Présentation d’un artiste contemporain : Robinson Haas

Le club Marché de l’Art vous propose un compte-rendu de sa récente entrevue avec l’artiste contemporain Robinson Haas. Voici une retranscription des propos de l’artiste.

Parcours :

Robinson Haas est né en 1995 à Lille. Très tôt, il souhaite s’orienter vers une carrière artistique et a une volonté de « créer des choses ». Il suit bac en Arts Appliqués puis un BTS en design graphique. Il est ensuite diplômé des Arts Décoratifs de Paris en Design d’objet. Il travaille un temps comme designer freelance, ce qui lui permet surtout de se consacrer en parallèle à sa pratique du dessin et lui laisse du temps pour développer ses recherches plastiques.

Robinson Haas travaille sur la question de répétition. Il commence ce projet pendant ses études en design graphique, avant même de rentrer aux Arts Décoratifs. Ce qui l’intéresse le plus à cette époque dans le graphisme, c’est le rapport au langage. Ses professeurs l’incitent à avoir une démarche expérimentale, il en retient un notamment, qui aimait déconstruire les typographies dans une logique de simplification à l’extrême pour atteindre des formes d’abstraction. Lui commence à dessiner à partir de la ligne, dans ce lien au langage, à la typographie et aux signes, ligne comme un signe primaire du langage. Cette ligne est mise en action par des protocoles. La notion de protocole l’intéresse particulièrement dans le processus de création, ce qu’il met en lien avec la musique pour laquelle la partition définit le jeu et cause une forme d’intellectualisation du processus. Continuer la lecture

MODE : Chronique d’une sortie en forêt en 2008 – retour sur nos plus beaux looks de promeneurs

Début mars 2008. Les jours rallongent, les nuages parsèment le ciel bleu et enfin vos parents vous autorisent de nouveau à faire une balade en forêt. De septembre à février, vous avez été un petit lion en cage dans votre jardin par peur qu’on vous prenne pour une biche. Les chasseurs n’ont apparemment pas les yeux en face des trous, c’est ce qu’on vous a dit. Qu’importe, ENFIN, vous voilà de retour dans votre salle de jeu préférée ! Mais pour cette escapade encadrée, on vous a fait revêtir le top du top du vêtement de sport, de la tenue de baroudeur, laissez-moi vous remémorer cela…

Tout d’abord, papa et maman tiennent à ce que vous n’ayez jamais froid. Le maillot de corps associé à deux t-shirts, un gilet, une polaire et un k-way me semblait amplement suffisant mais il fallait toutefois y ajouter une écharpe, un gros bonnet et des gants. J’aurais dû laisser ces accessoires superflus dans les arbres pour faire un cadeau aux écureuils mais mes parents n’auraient pas été de cet avis. Enquiquinantes toutes ces couches lorsqu’on a six ans. 

Mode forêt

Marlon Brando dans Un Tramway nommé Désir. Crédit : Croshay Design via Flickr, licence CC BY 2.0

 

Mais le saviez-vous ? Le t-shirt a longtemps été un sous-vêtement, au même titre que le marcel qui tient son nom de Marcel Eisenberg, propriétaire d’une bonneterie et qui commercialisa et industrialisa la production de cette forme de sous-vêtement près du corps sans manche. Ce n’est qu’à partir des années 50 que le t-shirt et le débardeur deviennent visibles. De nombreux films les démocratisent comme Un tramway nommé Désir (1951) dans lequel Marlon Brando porte uniquement un t-shirt très moulant mettant en valeur ses muscles d’ouvrier. Mais passons, nous n’étions pas encore intéressés par tout cela à l’époque de notre balade forestière.

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Eva Jospin, sculptrice de paysages sylvestres

Eva Jospin Panorama

Eva Jospin, Panorama, Cour Carrée du Louvre, 2016. Crédit : Fred Romero via Flickr, licence CC BY 2.0

Ce mois-ci, la forêt cartonne ! C’est le cas de le dire car l’artiste dont nous parlons aujourd’hui, en ce mois de mars, travaille cette matière cannelée faite à base de papier. Le CARTON.

Ayant une vingtaine d’années de création derrière elle, Eva Jospin est une femme artiste sortie diplômée des Beaux-Arts de Paris. Elle crée très tôt ces paysages sylvestres, creusés et orfévrés. Ces forêts faites de carton, matière brute transformée par un travail délicat et patient, envahissent les cartes blanches et invitations, de la Cour Carrée du Louvre à Giverny. Ces mondes universels offerts au regard sont le résultat d’un long jeu de découpage et d’assemblage en amont. Continuer la lecture

Le bois chez Kazuo Kadonaga : entre (s)cul(p)ture et tradition

 

La forêt, “étendue de terrains couverte d’arbres” (CNRTL), est un lieu nourri de légendes auquel les artistes n’ont cessé de s’enraciner. Source d’éveil spirituel chez les romantiques ; fameux sujet pour les peintres — citons notamment l’école de Barbizon, à la lisière de Fontainebleau — lieu de préservation d’un patrimoine naturel (cf. Herman de Vries, Le sanctuaire de la nature Roche-Rousse), la forêt s’avère résolument propice à l’expérience sensible. Ces dernières années, on  a notamment vu naître le champ de “l’esthétique environnementale”, marqué par la volonté d’étendre l’esthétique hors du domaine de l’art pour l’ouvrir à l’ensemble de la nature. Car la nature comme les arts ont en commun l’appel au “libre jeu de l’imagination” (Kant).

 

“Forêt silencieuse, aimable solitude, 

Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré ! 

Dans vos sombres détours, en rêvant égaré…” (Chateaubriand)

 

Kazuo Kadonaga, Wood No. 5-CI… une œuvre qui envoie du bois !  Continuer la lecture

Micro art : des œuvres minuscules hors-normes

Une micro-sculpture de Willard Wigan. Crédits : toybot studios via Flickr, Licence CC 2.0

Minuscule”, emprunté au latin minusculus, signifie “un peu plus petit”  (par opposition à “majuscule”). Ce terme qualifie alors quelque chose de petite taille, aux dimensions restreintes. Dans l’art, il est aisé de rapprocher ce terme de la tradition médiévale de la miniature, une image peinte avec minutie participant à l’enluminure d’un manuscrit. Au XVIIème siècle, le terme “miniature” renvoie également à l’art de reproduire, sur une petite surface, le portrait d’une personne et pouvait orner des objets personnels. Dans la perspective des arts du “minuscule”, on voit se développer, à la fin du XXème siècle, un art microscopique dit “micro art” : une forme d’art où les peintures et les sculptures sont créées à une échelle beaucoup plus petite que la norme habituelle. Les œuvres du micro art sont réalisées à l’aide de microscopes ou d’outils de chirurgie oculaire. Cette pratique minutieuse exige de déployer un effort démesuré pour parvenir à créer des œuvres tenant dans le chas d’une aiguille. Cette production repose sur une grande discipline du corps, de l’esprit – les artistes aspirant à des défis monumentaux de performance.

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A la découverte d’Arrietty : Le Petit Monde des Chapardeurs

En ce mois de décembre où les journées sont courtes et de plus en plus froides, rien de mieux que de rester sous la couette devant… un film ? Pour ce thème « Minuscule », l’occasion est parfaite pour mettre en avant nos personnages miniatures préférés, car être petit n’empêche pas d’accomplir de grandes choses ou bien de figurer parmi nos héros favoris. Si on se tourne vers l’Antiquité, la victoire de David sur Goliath l’illustre parfaitement ou même encore bon nombre de fables de La Fontaine telle que le Lion et le Rat. C’est notamment la fantasy qui a permis aux êtres de petite taille, qu’on intègre bien souvent sous la mention de « petit peuple », d’imprégner nos références littéraires et cinématographiques. Parmi les très nombreux films avec des héros minuscules, j’ai choisi aujourd’hui de vous parler d’un long métrage d’animation qui m’a particulièrement plu étant enfant et que je souhaite vous faire découvrir dans ce numéro : Arrietty : Le Petit Monde des Chapardeurs. Ce film n’est autre qu’une des nombreuses adaptations de la série de romans de l’autrice britannique Mary Norton, The Borrowers

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RECETTE : les bombes de chocolat chaud

 

Les expériences scientifiques ne sont pas votre tasse de thé ? Il n’y a aucun problème et vous pouvez même épater votre entourage sans avoir à vous casser la tête tout en vous faisant plaisir. 

Les journées raccourcissent et le froid gagne petit à petit votre appartement. Pour cela, rien de tel qu’une bonne tasse de chocolat chaud pour se remonter le moral après une longue journée remplie de cours d’HGA. 

Voici une petite recette toute sympathique et amusante : les bombes de chocolat chaud. Et rassurez-vous, il n’y a pas besoin d’être Einstein pour y arriver !

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Drôles d’images scientifiques : croiser l’estampe et la science au XVIe siècle

Pour ce numéro Science, le Louvr’Boîte vous propose un petit partenariat avec le compte Instagram de la spé Estampe, l’Art sous Presse (@l_art_sous_presse). Laissez-vous guider dans les méandres des estampes scientifiques du XVIe siècle !

 

Les estampes dans les ouvrages scientifiques

Lorsqu’un problème scientifique nous paraît suffisamment abscons ou difficile pour n’y rien comprendre, on a souvent le réflexe de chercher sur Internet ou sur Youtube une explication plus détaillée pour tenter d’appréhender différemment les choses. Ces autres types de médiations scientifiques passent souvent par des représentations imagées pour faciliter la compréhension scientifique du problème posé. En posant ses idées sur une feuille blanche de façon efficace, on arrive à se mettre les idées au clair.

Planche Anatomie, encyclopédie de Diderot et d’Alembert, premier volume des planches d’illustration, 1762

Les Anciens étaient déjà au fait de cette nécessité, en témoigne l’omniprésence des images dans les ouvrages depuis la période antique. Tout le monde connaît probablement les grandes planches illustrées de l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert qu’on nous montre si régulièrement à l’École du Louvre pour nous parler des techniques de création (eh oui, mais ici c’est de l’anatomie !), mais il ne faut pas oublier que les premières illustrations scientifiques étaient d’abord faites à la main.

Le XVIe siècle va donc cependant apporter une nouveauté d’importance dans le domaine de l’édition scientifique : l’image gravée et imprimée, d’abord gravée sur bois puis très rapidement sur cuivre. Le basculement de ces dessins manuscrits vers cette technique d’impression qui permet de démultiplier les exemplaires facilite grandement la diffusion européenne de la connaissance. C’est un des facteurs qui participe véritablement au développement du courant humaniste de l’Italie à l’Allemagne.

Le premier problème des techniques du bois et de la gravure au burin sur cuivre, c’est qu’elles nécessitent une formation à l’art de graver que nos humanistes européens du XVIe siècle n’ont que rarement. Aussi il est encore assez rare avant la deuxième moitié du XVIe siècles de trouver des traités illustrés (par des gravures) et écrits par une même personne. Cette disjonction entre d’un côté le contenu textuel et scientifique et les images qui peuvent être insérées dans les ouvrages donne parfois d’étonnants (voire détonnants) décalage à nos yeux aujourd’hui.

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Test : Quel domaine scientifique êtes-vous ?

Sciences formelles (la logique, les mathématiques, les statistiques), naturelles (biologie, zoologie, écologie, génétique ou neuroscience) ou sociales (l’individu et la société) qu’est-ce qui vous correspond le mieux ?

Que vous soyez littéraires, économistes, ou encore matheux en perdition… n’hésitez pas à  voir quel domaine vous conviendrait le mieux ! (le mieux du pire)

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