Les poils, quelle horreur ! Retour sur l’exposition “Des Cheveux & Des poils” du musée des Arts décoratifs

Les filles, on se souvient toutes de ces moments de tortures où dans la salle de bain notre mère s’activait à démêler nos cheveux rendus fous par nos excursions aux bacs à sable et nos épopées de la cour de récréation. Pour ma part, je me vois encore me plaindre de douleur à ma maman qui me répétait inlassablement “Eh oui, il faut souffrir pour être belle, si tu ne t‘étais pas jetée dans ces buissons aussi”. Ainsi, nous sommes éduquées, dès notre plus jeune âge, à ce rapport entre apparence et sacrifice. Au collège, ce sont nos poils qui dérangent puis à l’âge adulte, nos racines. S’ensuit alors un cycle infini de rendez-vous chez le coiffeur et l’esthéticienne auxquels s’ajoutent des dépenses pour les meilleurs shampoings et rasoirs…

 

Si on cherche à remonter à l’origine de ces stigmates, on remarque que le cheveu et les poils sont pour les cultures gréco-romaines et judéo-chrétiennes, symboles de notre animalité, notre sauvagerie ; d’où la volonté de les “dompter” pour éloigner la bête qui est en nous. Par expansion, lorsque l’on nous éduque à “souffrir pour être beau”, on nous invite à arrêter nos comportements primitifs d’enfants pour intégrer le moule social, symbole de notre supériorité et de triomphe sur notre nature et instinct animal. C’est un mode de fonctionnement qui remonte donc à très loin mais qui interroge. De quelle manière et à quel degré l’agencement et la coiffure des poils humains participent à la construction des apparences ? C’est la question à laquelle tend à répondre l’exposition “Des Cheveux & Des Poils”.  Continuer la lecture

« Le dessin est omniprésent » : au coeur de Paris, la galerie dHD

Pour commencer cette nouvelle année scolaire, nous vous présentons l’interview de la fondatrice de la galerie de dessin dHD située au cœur de Paris, dans le premier arrondissement, au 19 rue Jean-Jacques Rousseau. Une lecture qui, nous l’espérons, vous donnera envie d’en découvrir plus sur place…

 

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre galerie ?

Je m’appelle Camille Nagel et je suis la directrice et fondatrice de la galerie dHD ouverte en 2022. La galerie est spécialisée dans deux domaines artistiques auxquels je tiens particulièrement : le dessin et l’hyperdessin, d’où sont tirés le nom de la galerie : dHD (dessin Hyperdessin).

Lorsque j’ai ouvert cet espace, je souhaitais que ce dernier se démarque des galeries white cube et aseptisées où peu d’œuvres sont exposées et qui sont des lieux facilement intimidants pour les visiteurs. La galerie est par conséquent conçue comme un appartement dans le but de créer un espace plus chaleureux et convivial, à découvrir à condition de dépasser la demande de rendez-vous…

Dans le concept de la galerie, la scénographie a tout de suite été un point important pour moi. Comme je désirais que l’art investisse tout l’espace, j’ai fait le choix d’éléments de mobilier modulables, pour éviter par exemple de pas avoir à faire de trous dans les murs et pour que les objets exposés soient facilement déplaçables. Même la table est un support d’exposition. Ainsi les convives, lors des cocktails et des dîners, mangent au-dessus des œuvres et sont bien plus immergés dans l’art du dessin. Enfin, je souhaitais que l’accrochage permette d’exposer des dessins non encadrés, pour mettre en avant le dessin lui-même. J’estime que le cadre est un choix personnel qui revient au collectionneur.

 

Crédits : Courtesy Galerie dHD et les artistes Barlet Sœurs, Héloïse Colloc’h, Claire Duplouy, Constance Fulda, Delphine Gauly, Mireille Mardero, Lion Pleasure par Louise Parnel, Sophie Raynaud, et Alice Rivière.

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