Ek°Phra°Sis – Murmures de gloire…

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Le roi David jouant de la harpe, Anton Kern, début du XVIIIème siècle, Musée des Beaux-Arts de Budapest

Tendez l’oreille… À pas de velours délicat ou à coups de sabots glorieux, les souverains aiment les odes visuelles autant que sonores les concernant. Preuve en est, si je vous donne n’importe quel nom de roi, prenons Louis XIV par exemple, je suis persuadée que les premières choses qui s’imposent alors à votre esprit sont le portrait de sacre par Hyacinthe Rigaud ou bien des musiques comme La Marche des Turcs de Lully ou encore le prélude du Te Deum de Charpentier (écoutez ces morceaux en vous rendant à votre prochaine remise de diplôme : vous vous sentirez pousser des ailes de magnificence). La propagande et l’art de cour est partout : elle est le fil commun qui relie tous les monarques à travers les âges et les continents. Tout doit être mis en œuvre pour glorifier la personnalité couronnée. Rien n’est jamais trop beau pour eux.

Pour cette première Ek°Phra°Sis de l’année, je ne peux m’empêcher de vous emmener écouter la musique, poétique cette fois-ci, qui a accompagné certains de mes souverains favoris. Pour les lecteurs ne connaissant pas encore ce principe, le but est de créer une synesthésie de la vue et de l’ouïe en les confondant toutes deux. Ut pictura poesis. « La peinture est une poésie muette et la poésie une peinture qui parle » : Horace est le maître spirituel de cette rubrique. Dorure, apostrophe, exclamation et grâce pour les rois !

Avec un numéro Royal, comment ne pas parler du « Prince des Poètes », surnom donné à Pierre de Ronsard ? Entre 1550 et 1552, il écrit un très beau recueil de poèmes à la gloire de la dynastie des Valois, intitulé Odes. Pour chaque événement marquant de la cour d’Henri II, le fils de François Ier, il ne manque pas de rédiger un poème en l’honneur de ses protecteurs. Il faut dire qu’entre les Valois et Ronsard, c’est une histoire très intime, presque fraternelle, puisque le jeune Pierre devient page du Dauphin alors qu’il n’a que douze ans. En 1542, alors frappé de surdité, il décide de s’épanouir en écrivant de la poésie pour laquelle il a beaucoup d’ambition : il souhaite qu’elle contribue entièrement, au même titre que l’architecture renaissante en plein essor, à magnifier la figure royale. Il aura ainsi ces mots : « Je te veux bâtir une ode, / La maçonnant à la mode / De tes palais honorés ». Il aime tellement son roi qu’il vient à peine d’être lui-même couronné par l’Académie des Jeux floraux de Toulouse en recevant une Minerve en argent massif d’une grande valeur, qu’il s’empresse déjà d’offrir celle-ci à Henri II. Sous sa plume, toute la famille royale est portée aux nues : Catherine de Médicis, François II, Charles IX, Henri III, la princesse Marguerite et la jeune reine d’Écosse Marie Stuart (mariée à François II). Chaque bataille gagnée est également un prétexte pour déposer des lauriers sur la tête souveraine. Ainsi, quand Boulogne-sur-Mer est reprise aux perfides mains anglaises en 1544, Ronsard s’adresse directement à Henri, encore prince alors, ainsi : « Quand entrent les Césars j’aperçois ton image / Découvrant tout le front de lauriers revêtu, / Voyez ce, dis-je alors, combien peut la vertu / Qui fait d’un jeune roi un César avant l’âge ». Or,

Henri II par François Clouet, 1559, huile sur bois, Musée du Louvre - Wikimedia Commons

Henri II par François Clouet, 1559, huile sur bois, Musée du Louvre – Wikimedia Commons

Pierre va encore plus loin quelques années plus tard en rédigeant sa Franciade, restée inachevée. Véritable œuvre à la gloire des Valois, elle conte leur légendaire ascendance avec Francus, fils d’Hector. L’ouvrage devait compter vingt-quatre chants mais la mort de Charles IX stoppa le projet de Ronsard qui, découragé par le décès d’un souverain qu’il avait énormément aimé, se retira au prieuré de Saint-Cosme. Les peintres aussi avaient à cœur de rendre hommage à Henri II. François Clouet livre ainsi en 1559 un beau portrait d’Henri II, conservé au Louvre. Loin des portraits pimpants de sacre dans le reste de l’Europe, le Tourangeau livre ici sur un portrait où le visage du roi éclaire le fond. Le regard soutenu, autoritaire dans une attitude calme et stable montre le souverain dans toute sa superbe. Le choix d’un cadrage serré avec un fond uni est un clin d’œil au grand portraitiste Holbein. Toutefois, cachée derrière cette simplicité de mise en scène, Clouet insiste sur la richesse des habits du roi : plumes vaporeuses, soieries et passementeries du col, collier aux pierres raffinées… Tout est présent pour faire vibrer sur le panneau de bois la splendeur du roi. Cette formule originale instaurée par Clouet a d’ailleurs un grand succès de propagande puisqu’il va être très copié. On compte plus d’une cinquantaine de cet original de par l’Europe : au palais Pitti à Florence, au château de Chantilly en France.

Toutefois, avec le temps, les souverains vont aussi être représentés dans leurs moments les plus sombres, bien malgré eux… Cependant, certains artistes vont rendre ces visions sublimes au sens étymologique du terme (latin sublimis = « qui va en s’élevant »). La grandeur d’âme et la noblesse n’en sont alors que plus exacerbées. Prenons le cas de Napoléon Ier, malheureux exilé de Sainte-Hélène, à la fin de sa vie… Évincé du pouvoir, il est contraint de rester injustement sur une île loin des Français qu’il a tant aimés (il a eu ses travers, comme tout Homme, mais cela n’enlève rien à l’indéniable et profonde affection qui était sienne pour notre pays). Pierre-Antoine Lebrun va même jusqu’à déclarer en 1844 que Napoléon est « la muse la plus féconde des poètes » ! Lamartine ne déroge pas à ce constat, même si avec le temps est-il devenu un républicain convaincu. En effet, dans sa jeunesse, il a été un grand admirateur de cet homme quasi légendaire. Dans un poème de 1823 intitulé « Bonaparte » (recueil Nouvelles Méditations Poétiques), il imagine ce que peut ressentir l’Empereur en errant seul sur les hauts promontoires rocheux de Sainte-Hélène. En voici un court extrait qui, à la lecture, permet immédiatement d’imaginer une scène très vivante :

« Tel qu’un pasteur debout sur la rive profonde
Voit son ombre de loin se prolonger sur l’onde
Et du fleuve orageux suivre en flottant le cours ;
Tel du sommet désert de ta grandeur suprême,
Dans l’ombre du passé te recherchant toi-même,
Tu rappelais tes anciens jours !

Ils passaient devant toi comme des flots sublimes
Dont l’œil voit sur les mers étinceler les cimes,
Ton oreille écoutait leur bruit harmonieux !
Et, d’un reflet de gloire éclairant ton visage,
Chaque flot t’apportait une brillante image
Que tu suivais longtemps des yeux ! »

Napoléon à Sainte Hélène, gravure de Pierre-Eugène Aubert, 1840, eau-forte et burin, BNF - Photo personnelle

Napoléon à Sainte Hélène, gravure de Pierre-Eugène Aubert, 1840, eau-forte et burin, BNF – Photo personnelle

Les Romantiques se sont bien évidemment emparés également de la légende. Le destin tragique – mais ô combien vibrant de gloire – du général Bonaparte en fait un sujet idéal. Ainsi, Pierre-Eugène Aubert livre en 1840 sa vision de l’Empereur déchu sur l’île de son exil. Sur une estampe au burin et à l’eau-forte dont le tirage original est conservé à la Bibliothèque Nationale de France, l’artiste met en scène debout, le regard baissé vers les flots tumultueux qui lèchent les roches acérées du promontoire, Napoléon Bonaparte, le bicorne abandonné au sol et la redingote volant dans les airs sous un fort vent. Le paysage état d’âme est très net ici, avec un souverain déchiré mais encore debout, qui se détache sur une partie de ciel éclaircie dont la lumière le baigne, contrairement aux éléments minéraux et aqueux qui se déchaînent dans une violence inouïe. Cette branche d’arbre qui qui s’accroche, qui lutte au premier plan à droite n’est-elle d’ailleurs pas un écho de l’Empereur ? Toutefois, elle appartient déjà à un tronc complètement desséché : doit-on y voir le symbole proleptique de la mort prochaine du général ? Ce dernier aura d’ailleurs ces mots sur son lit d’agonie : « Quand je serai mort […] vous reverrez, les uns vos parents, les autres vos amis, et moi je retrouverai mes braves aux Champs Élysées »

Comment conclure autrement notre royal Ek°Phra°Sis si ce n’est par le modèle recherché de Napoléon, pas un empereur mais bien un roi conquérant qui était parti à l’assaut du monde antique ? Alexandre le Grand, qui va inspirer de nombreux poètes et peintres pour représenter à travers le temps des souverains sous ses traits, est la cerise sur la couronne pour cet article. Voici une nouvelle proposition d’ekphrasis, basée sur le très beau portrait en clair-obscur d’Alexandre dans l’armure d’Athéna peint par Rembrandt en 1659 (exposé au musée Gulbenkian au Portugal, certains Historiens de l’Art y voient plutôt directement la déesse mais aucune théorie ne peut être confirmée par les archives). Quoi de mieux que des alexandrins pour cela ?

 

Alexandre le Grand, par Rembrandt, 1655 - Licence CC Creative Commons

Alexandre le Grand, par Rembrandt, 1655 – Licence CC Creative Commons

Ô léonin regard aux feux impérieux
Les lauriers du monde à tes pieds te saluent !
De la Perse à l’Indus, noble épée vers les nues
D’un futur glorieux, entends le regard des dieux !

À tes cuivreuses boucles s’épingle un sourire,
Celui d’une Roxane que mon âme honnit.
Ne puis-je, Grand Roi, avoir ton cœur par ma lyre ?
Ou dois-je toujours loin de tes preux pas mourir ?

Si ta phalange peint l’appel de ton destin
Si tes peintres défendent l’Apelle à ta gloire,
Sois le Soleil chassant le soir, clarté demain !

 

Laureen Gressé-Denois, Anastolé, 23 octobre 2019

Interview exclusive d’Anaïs Ripoll, auteure du roman « Le Secret de l’École du Louvre »

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La rédaction a rencontré Anaïs Ripoll, ancienne élève de l’École, qui a publié début 2019 un roman directement inspiré de ce cadre d’études : quatre étudiantes de l’EDL mènent leur enquête pour retrouver un tableau volé au Louvre ! Et l’équipe administrative et pédagogique de l’École ne semble pas étrangère à cette affaire…
Nous avons donc sauté sur cette belle occasion, pour vous faire découvrir l’auteure et son œuvre à travers cette interview. Nous tenons à la remercier sincèrement et sommes honorées de pouvoir partager cela avec tous les élèves. En espérant que cela vous plaise, et vous donne envie de vous plonger dans son roman !

 

Louvr’Boîte : Bonjour !
Anaïs Ripoll : Bonjour à vous !

 

Tout d’abord, pourriez-vous vous présenter rapidement ?


A.R. : Je m’appelle Anaïs Ripoll, j’ai 32 ans, et je suis originaire du Vaucluse, près de Carpentras. Je suis arrivée à l’École du Louvre à 19 ans, c’était en 2006 : ça passe très vite ! J’ai fait le Premier Cycle et je suivais les cours de spécialité Art du XXème siècle. J’ai rencontré à l’Ecole des super copines, que j’ai toujours. Le Da Vinci Code était sorti peu de temps avant, ça avait fait un carton et il y avait un fort engouement et on jouait beaucoup là-dessus au niveau du Louvre, des touristes. Moi, j’arrivais de province, je ne savais même pas prendre le métro, et je me suis retrouvée propulsée à l’Ecole du Louvre, à Paris. C’est là que j’ai commencé à imaginer, d’abord par plaisir, une parodie du Da Vinci CodeAprès l’École, j’ai fait un Master marché de l’art à l’ICART (Institut supérieur des carrières artistiques) à Paris, durant lequel j’ai réalisé mon mémoire sur le trafic des objets d’art. Vous verrez que ça a un rapport avec le roman … Ensuite, j’ai fait ma licence de droit à la Sorbonne, par correspondance. Et à côté je faisais des stages en salle des ventes, à Drouot.  J’ai donc passé 7 ans à Paris et j’ai fini par rentrer dans le Sud au terme de cela, et aujourd’hui je suis commissaire-priseur à Toulouse.

 

Votre métier est donc bien commissaire-priseur, vous n’êtes pas du tout romancière de métier et vous n’avez, pour l’instant, sorti que ce roman : quelle est la genèse de ce projet ?


A.R. : C’est un livre qui représente vraiment mes années à Paris, auxquelles je suis très attachée, qui a au départ été écrit pour mes copines. L’idée étant d’immortaliser tous nos délires, les garçons sur lesquels on craquait un peu, les profs, les surnoms qu’on leur donnait, et puis se souvenir des cours. Vous verrez, il y a toute l’angoisse de découvrir les cours sur la préhistoire, le côté génial de découvrir les TDOs… Je l’ai d’abord fait pour elles. Ensuite c’est devenu un peu mon secret à moi, c’est-à-dire qu’il a dormi dans mon ordinateur pendant des années, et de temps en temps quand j’avais un coup de nostalgie je le reprenais. Et puis, finalement, je me suis prise à mon propre jeu.
Au départ, c’était une parodie du Da Vinci Code, avec un tableau qui disparaît, puis je l’ai vraiment peaufiné. J’ai décidé d’approfondir l’intrigue, et si j’ai choisi mon sujet de mémoire sur le trafic des objets d’art, c’était aussi pour enrichir le roman. Donc j’ai enrichi avec des anecdotes historiques, des données sur la question du vol des objets d’art. Et puis voilà, après 10 ans, j’ai décidé qu’il avait assez dormi dans mon ordinateur, et je voulais vraiment rendre hommage à ces années-là, à mes copines, qui ont été hyper contentes d’être replongées dans ces années. C’est comme ça que ça s’est fait !

 

Très bien ! Vous gardez donc un bon souvenir de vos années à l’École ? Peut-on même parler de nostalgie ?


A.R. : Oui, oui. Je pense que ça reste une école et un cursus qui sont vraiment uniques, c’est une très très grande chance de faire l’École du Louvre. J’ai parlé à beaucoup de gens qui ont fait le cursus Histoire de l’Art mais à la fac, et qui sont envieux. Ça reste des années très insouciantes et j’ai vraiment voulu garder ça dans l’histoire : les héroïnes ont 20 ans et donc des préoccupations de leur âge (rires). Quelquefois, elles sont un peu naïves, innocentes, fofolles et ont parfois du mal à se concentrer sur l’enquête parce qu’il y a des histoires de garçons, etc. J’ai essayé de garder cette fraîcheur que j’avais quand j’avais 20 ans, à l’École du Louvre.

 

Pour ce qui est du roman en lui-même : il s’agit d’une fiction, mais elle est donc directement inspirée de lieux réels, de professeurs que vous avez eus, de vos amis etc. ?


A.R. : Oui, tout à fait. C’est une base réelle, allant des professeurs, en passant par les personnes du pôle pédagogique, et jusqu’à la directrice de l’époque elle-même, dont j’ai changé le nom. J’ai changé les noms de tous les personnages réels, mais ils sont reconnaissables quand même, avec les descriptifs et même les noms ressemblants. Donc c’est vraiment inspiré de personnages réels mais toute l’intrigue, elle, est totalement inventée. Il n’y a jamais eu de vol de Raphaël au Louvre, du moins, je ne pense pas (rires), et je ne veux pas spoiler mais en tout cas, les héroïnes vont déceler quelque chose de pas très net qui se trame au niveau de l’équipe pédagogique de l’École du Louvre…

 

Vous évoquez l’intrigue du roman : elle part d’un vol de tableau de Raphaël au Louvre, qui entraîne une enquête menée par les quatre héroïnes, élèves à l’École du Louvre, c’est bien cela ?


A.R. : En fait, elles ont cours dans le Louvre, et à ce moment-là elles assistent à un casse absolument spectaculaire, où un tableau est volé sous leurs yeux. À la fois traumatisées et fascinées par ce qu’elles ont vécu, elles décident de mener une enquête parallèle à celle de la police. Elles commencent alors à farfouiller, à fouiner, et mettent le nez dans des choses qui les dépassent, qui sont d’une dimension vraiment plus grave que ce qu’elles pensaient. Elles se retrouvent prises dans un engrenage, puisqu’elles dépassent les limites, elles cambriolent le directeur, reçoivent des lettres anonymes de menaces…elles ne s’en sortent plus, et ça devient une course contre la montre pour démanteler cette histoire avant d’être prises au piège.

 

Vous avez dit que ce projet avait dormi dans un ordinateur pendant des années. Quand vous avez pris la décision de vraiment en venir à bout et de publier ce roman, êtes vous revenue sur les lieux en question pour vous en (ré)imprégner ?


A.R. : Comme je suis restée sept ans à Paris mais seulement trois ans à l’École du Louvre, j’y suis retournée régulièrement, effectivement. J’ai passé beaucoup de dimanches à flâner au Louvre, me suis vraiment imprégnée de ça durant toutes mes années parisiennes. Ensuite, je l’ai terminé de mémoire, quand j’étais à Cannes, dans le Sud.
Et tout cas, dans un second temps, mon rêve ULTIME aujourd’hui serait d’organiser une dédicace dans le hall de l’École, ça serait extra ! Au moment de l’écriture, je n’aurais jamais pensé le publier, ça restait vraiment un projet personnel et top secret, et puis je me suis dit : « allez, on n’a qu’une vie, soyons fous ». Donc ça serait fou de réaliser ça.
En plus, je n’ai même pas cherché d’éditeur, je voulais le sortir pour le plaisir. Donc je l’ai mis en ligne sur Amazon, où vous pouvez créer votre livre en ligne. J’ai créé une page Facebook pour inviter mes amis, et j’ai balancé le lien, en disant « eh bah voilà, surprise, j’ai écrit un roman, je ne l’ai jamais dit à personne, donc si ça vous intéresse, allez jeter un œil ». Et en fait ça a créé une espèce de mini buzz, parce que j’en n’avais jamais parlé. Les gens m’ont dit « mais t’as ça depuis 10 ans, t’es sérieuse ? », et tout le monde a relayé. Donc j’ai eu la presse locale (de chez moi) qui m’a interviewée, je suis passée à la radio, j’ai fait ma première séance dédicace à la Galerie Polka, une galerie photo très connue dans le Marais. Tout est allé très vite après ça et il y a eu vraiment un engouement au moment de la sortie, alors que je n’avais pas du tout envisagé ça. Comme je vous l’ai dit, il n’y avait pas de volonté professionnelle, de chercher un éditeur ou quoi que ce soit, mais par la suite, vu le mini-succès que ça a eu, je me suis dit : « allez, on continue la promo et on va au bout du bout du délire ».

 

Ça a l’air d’être le cas, mais n’avez-vous eu que des bons retours après la publication ?


A.R. : Oui ! Et je suis contente parce que je commence à avoir des partenaires super importants. Bon, évidemment, le partenaire suprême c’est l’École du Louvre, puisque le public est très ciblé étudiants en Histoire de l’Art. Donc avoir un article dans le Louvr’boîte, c’est juste génial car il y a beaucoup d’étudiants au Louvre. Je vais aussi avoir un article dans la Gazette Drouot, qui est l’hebdomadaire des ventes aux enchères auquel tous les commissaires-priseurs sont abonnés. Ça vient de tomber et j’aurai bientôt l’article : là c’est un très gros partenaire. Effectivement, petit à petit, j’ai vraiment des gens qui me tendent la main et qui s’enthousiasment.

 

Le fait d’avoir un article dans la Gazette Drouot, pensez-vous que ça peut vous donner aussi plus de visibilité dans votre métier même de commissaire-priseur ?


A.R. : Non, je ne pense pas, enfin peut être qu’il y aura des curieux qui vont acheter le livre, mais ça ne va pas me rapporter de nouveaux clients. En revanche c’est un tout petit milieu, effectivement, on se connaît tous, et je pense que ceux qui me connaissent, qui m’ont connue ou qui m’ont eue comme stagiaire seront vraiment amusés ou émus, en se disant : « c’est chouette, Anaïs a écrit un roman ». Voilà, je pense que c’est plus une question d’amuser et de faire plaisir, je ne pense pas que ça puisse me ramener une clientèle. 

 

Tout cet engouement vous a-t-il donné envie de continuer l’aventure, d’écrire une nouvelle fois ? Une suite, peut-être ?


A.R. : Effectivement, tous ceux qui l’ont lu m’ont demandé la suite (rires), tous m’ont dit que les personnages étaient très attachants, et pourquoi cela ? Je pense que c’est parce qu’ils sont réels, justement, inspirés d’anecdotes réelles, de gens géniaux et donc ce côté authentique a vraiment touché les gens. Malheureusement, et encore une fois sans spoiler, vous verrez que l’histoire n’appelle pas forcément à une suite, donc il n’y aura pas de tome 2. Par contre, oui, ça m’a donné envie d’écrire ! Ça ne sera pas sur les années parisiennes, parce que je pense qu’on n’écrit bien que quand on est immergé dans quelque chose, et c’est vraiment quelque chose que j’ai écrit au jour le jour, dans le tourbillon École du Louvre, parce que j’étais au cœur des cours, au cœur de ces gens, au cœur de l’intrigue, finalement. Donc si j’écris un autre roman, ça ne sera pas dans ce contexte-là. Je pensais plutôt faire un projet de saga familiale, un peu à la Marcel Pagnol, quelque chose de plus proche, plus personnel, au niveau de la famille, et en rapport avec le Sud.

 

Du coup, tout cela vous a quand même attirée vers l’écriture…


A.R. : Oui, vraiment. J’ai toujours eu des facilités au niveau de l’écriture, que ce soit en cours ou autres. On me donnait toujours les communiqués de presse, les mails, etc. J’ai toujours été à l’aise à l’écrit, et c’est vrai que quand on commence à écrire, on devient vite accro et on a envie de continuer !

 

Qu’est-ce qu’on pourrait vous souhaiter pour la suite, et pour continuer à faire vivre ce roman ?

A.R. : Comme je vous l’ai dit, ce qui serait super c’est que si, à la suite de votre article, les gens de l’Ecole du Louvre sont intéressés et curieux et que le BDE aussi trouvait l’article chouette, ce qui serait génial c’est qu’on demande l’autorisation à l’Ecole de mettre un petit bureau et d’organiser un moment de partage, pour que la boucle soit bouclée. C’est une aventure impensable pour moi, ça serait super. Voilà le mieux que l’on puisse me souhaiter !

 

LB : Merci beaucoup pour vos réponses. En tout cas, je crois qu’à la rédaction, on a tous très envie de lire ce roman !
A.R. : Merci à vous, et à bientôt j’espère !

 

Interview menée de concert par Inès Amrani et Jeanne Spriet pour le compte du Louvr’Boîte

 

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Il est possible de se procurer le roman Le secret de l’École du Louvre en :
– le commandant sur Amazon
– le commandant sur la Fnac / Cultura 
– le commandant chez n’importe quel libraire (si l’on veut faire vivre plutôt les petits libraires !)

Retrouvez aussi Anaïs Ripoll sur sa page Facebook : 

 

Interview : Mauvais Genre(s) – Club LGBTQIA+ du BDE de l’École du Louvre

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Paris, dimanche, 12h. Votre rédaction préférée part bruncher (dure journée de boulot n’est-il pas?). Qu’en avez-vous à faire vous demandez-vous? Eh bien déjà moins de graine, et puis nous brunchons de manière studieuse! Ce brunch, organisé par Mauvais Genre(s) pour accueillir leurs nouveaux membres, fut l’occasion pour nous d’enquêter sur leurs projets à venir.

 

Pour cela Stephany, la présidente, Kevin, le responsable du pôle écoute et Marco, le responsable du pôle blog, ont accepté de répondre à nos questions.

 

Pouvez-vous nous présenter le club en quelques mots ?

Stephany : Nous sommes un club qui a pour but la visibilisation des élèves LGBTQIA+ dans l’enceinte de l’EdL et la création d’un espace positif et safe pour ces étudiants en particulier. Safe ça veut dire que c’est un espace où des personnes qui habituellement subissent des discriminations savent qu’elles sont dans un milieu où ces micro-agressions ou ces plus graves agressions -comme les agressions homophobes, les insultes- ou même juste des propos déplacés n’apparaîtront pas, ou en tous cas s’ils apparaissent seront repris et corrigés par les membres du club et/ou par les personnes concernées directement.

Les missions du club sont des missions de partage, d’écoute, de prévention et de vulgarisation, que ce soit de la vulgarisation des termes et des pratiques LGBTQI+, d’Histoire de l’Art queer, … On essaie de mettre à disposition un bagage pour que les personnes LGBT au sein de l’École -et au-delà si on a un impact au-delà- puissent s’approprier l’héritage, les aspects et les concepts de leur communauté. Et aussi pour que les personnes qui ne fassent pas partie de la communauté LGBT, donc les personnes hétérosexuelles cisgenres, puissent comprendre ces aspects et puissent avoir un moyen d’apprendre et du coup de pouvoir comprendre les personnes qu’ils et elles côtoient tous les jours dans l’enceinte de l’École; et que par conséquent on arrive à étendre l’espace safe à l’intérieur du club, idéalement -c’est utopique- à toute l’École.

 

Kevin, est-ce que tu peux nous parler un peu plus du pôle écoute ?

Kevin : Bien sûr! Le pôle écoute on le conçoit comme un espace bienveillant et inclusif de la santé étudiante queer à l’Ecole du Louvre. Il est né après un besoin clair de prise en charge de la santé mentale à l’École.

Stephany : Et puis ça a été quelque chose qui a été évoqué vraiment dès la création du club. À la première assemblée générale de Mauvais Genre(s) en juin 2018 cette ambition est quelque chose qui est sortit très rapidement et qui a très vite mobilisé les gens présents à l’assemblée générale, en disant qu’on avait besoin et que c’était nécessaire qu’au sein du club il y ait une cellule d’écoute.

Kevin : Cette cellule d’écoute peut s’appliquer différemment, on propose aux étudiants de nous contacter sur les réseaux sociaux, par mail ou par discord. Et à partir du 22 octobre, tous les deux mardis, on va avoir une permanence à l’École. On souhaite vraiment avoir une présence qui soit pérenne, qui change la donne à l’École et change le stigmate de la santé mentale en fait. On la voit très négative et on n’en parle pas, on nous apprend à ne pas exprimer nos sentiments, à avancer, et c’est une chose contre laquelle j’aimerais lutter.

Le pôle écoute se compose vraiment de plusieurs personnes différentes et qui se complètent je dirais. On aimerait que chaque aspect de chaque personne du pôle écoute puisse aider les personnes concernées. Il y a des personnes racisées, trans, non cis (n.d.l.r. : cisgenres), qui viennent de différents milieux sociaux, qui ont vécu différemment l’École et qui sont à différents stades de leur vie au niveau de leur âge, de leurs études, … Ça me paraît très important.

Une fois par mois on aimerait organiser un événement pour avoir un contact avec les gens en plus de cet aspect toujours très …. On est là pour parler des mauvaises choses mais on aimerait aussi pouvoir parler des bonnes, et donc une fois par mois on ferait une table ronde où l’on veut vraiment échanger avec tout le monde.

Et pour moi l’objectif premier du pôle écoute c’est de mettre en place une liste de personnel de santé que l’on veut le plus inclusif et bienveillant possible ; après bien sûr on ne pourra pas s’assurer totalement de ces faits mais on essaie de rediriger les gens vers des professionnels qui leur conviennent.

 

Marco, est-ce que tu peux nous présenter le blog, qui a été créé cette année c’est ça ?

Marco: Alors non le blog a été créé l’année dernière….

LB: Ah ok, pardon

Marco : Mais c’est compréhensible parce que le blog a été créé l’année dernière, il a été lancé en ….

Stephany : … en janvier

Marco : Janvier ? Si tard ? Ouais, en janvier de l’année dernière. En fait créer ce blog c’est une idée qui était présente assez tôt dans Mauvais Genre(s) et qui a été à la charge du pôle comm’ l’année dernière. Effectivement le problème c’est que l’année dernière l’animation du blog a été quelque peu hésitante, c’était une année test.

Stephany : Et puis le fait est que la comm’ était trop occupée pour pouvoir se consacrer au blog.

Marco: C’est ça, et du coup la création d’un pôle spécifique cette année va rendre la chose un peu plus rigoureuse dans l’organisation, on va essayer d’avoir une véritable ligne éditoriale on va dire, pour le blog. Et surtout plus qu’une plateforme de blog où l’on écrit juste des billets sur ses ressentis -qui vont exister, c’est ce qu’on va appeler des billets d’humeur- on veut s’en servir comme une plateforme de vulgarisation où l’on va pouvoir écrire des choses à la croisée des thématiques LGBT+ et/ou queer et des disciplines enseignées à l’école, que ce soit l’Histoire, l’Histoire de l’Art, l’archéo, l’anthropo, les sciences du patrimoine, les musées, les archives … Oui je pense que j’ai fait le tour *rires*

En fait c’est une volonté de vulgariser et de montrer que nos identités, ou plutôt des identités non cis-normées et/ou non hétérosexuelles, ont pu marquer l’Histoire, être parfois des inspirations, et des moteurs de création. C’est aussi une volonté de se placer « académiquement » on va dire -même si c’est de la vulgarisation on tend à une certaine rigueur scientifique- dans un monde qui est très peu dvpé en France en fait. Le champ de l’Histoire de l’Art queer se développe petit à petit dans le milieu anglo-saxon par exemple, il existe, mais en France c’est encore assez récent et il n’y a pas de lieu de diffusion de ce savoir. Donc nous ce qu’on a envie de faire de notre côté c’est d’expérimenter sur ça. Et ça reste un journal étudiant, qui a quand même visée à produire du savoir, à former nos élèves à l’écriture et à diffuser au plus grand nombre.

Stephany : et à partager les événements.

Marco : Et à partager effectivement: le blog c’est aussi un lieu de partage d’événement, même s’il n’a pas encore la même visibilité que nos autres réseaux sociaux. On va pouvoir parfois y expliquer plus en avant les événements qu’on fait. L’année dernière j’avais par exemple expliqué un peu plus l’origine de la journée de la jupe quand on avait fait notre événement avec le Défilé de l’Histoire. ça va être aussi le lieu où on va pouvoir relayer les événements du pôle écoute : l’année dernière on avait fait des comptes-rendus des LGBookT, qui sont les clubs lecture on va dire du pôle écoute. On va pouvoir aussi y relayer le pôle culture, qui a été nouvellement créé et qui va se charger de l’activité culturelle “IRL”, j’ai envie de dire, de Mauvais Genre(s) : donc des conférences, des visites, des partenariats avec des artistes. 

Donc en gros le but du blog c’est de devenir un lieu de diffusion d’une vie culturelle et historique LGBT+ en fait.

 

Est-ce vous vous sentez soutenus et écoutés par l’École ?

Kevin : J’ai rencontré moi-même l’administration plusieurs fois et une fois avec Stéphanie. On sait qu’ils nous supportent et qu’ils nous soutiennent, après je pense qu’ils peuvent faire plus et qu’ils devraient aussi plus se remettre en question. Ils sont bienveillants et ils le revendiquent, mais on pourrait peut être aussi se demander pourquoi, avant qu’on arrive, ces changements n’ont pas eu lieu. Après ils sont en train de s’effectuer, et surtout grâce à Mauvais Genre(s): Stéphanie et Lexie ont rencontré une grosse partie de l’administration mercredi dernier (n.d.l.r. : le 9 octobre) et on essaie de mettre en place avec elle un rapport qui est sain et transparent. Dans l’idée on veut en être une prolongation chez les étudiants et un intermédiaire entre elle et les étudiants.

Stephany : Oui, plus qu’une prolongation, être un intermédiaire. Il ne faut pas non plus que les gens pensent qu’on est le petit toutou de l’administration. 

Kevin : Non et puis s’il faut s’opposer à eux on est là!

Stephany : Non c’est vrai que l’administration est derrière Mauvais Genre(s) depuis le début en fait et j’ai rencontré très régulièrement Mr Raffalli l’année dernière. J’ai rencontré Mme Bador et Mr Raffalli ensemble l’année dernière et cette année, à chaque fois pour leur présenter le club, nos projets, ce qu’on voulait faire. Avec Kevin on a été invités à la réunion de service de mercredi matin (n.d.l.r. : le 9 octobre) pour parler un peu de transidentité aux membres de l’administration; ce sont Mr Raffalli et Mme Bador qui se sont occupés d’inviter les gens et ils ont fait venir la scolarité, les ressources humaines et les relations internationales. Ce qui fait que l’on avait facilement une bonne vingtaine voire plus de personnes devant nous qui nous ont écouté pendant une bonne demi-heure/40 min avec Lexie à leur expliquer les tenants et les aboutissants des difficultés des étudiants trans, ce que nous on pensait, les suggestions que l’on pouvait leur apporter pour faire en sorte que ça se passe mieux pour eux, pour alléger la procédure.

*qqn toque à la porte* « désolé y a eu un tout petit accident …. » ‘’j’ai entendu, qu’est-ce que tu cherches ? ‘’ « euh des éponges » […]

Donc oui on leur a expliqué les problèmes que rencontrent les élèves trans, les suggestions que nous on voyait, tout en sachant que c’est une administration et …

* qqn toque à la porte* « désolé est-ce que tu as aussi des serpillères ? »

Marco : Tu vas avoir tout ça sur l’enregistrement *rires* 

Stephany : Ce sera un petit divertissement ! Bonjour Inès, j’espère que c’est pas trop chiant! * rires* Oui donc tout en sachant qu’il y a un cadre administratif fixe avec lequel on est obligé de faire avec parfois, et que eux sont obligés de faire avec aussi. Mais voilà leur expliquer comment ils pouvaient malgré tout, au-delà des impératifs d’administration, rendre la chose plus facile pour les étudiants queer et plus particulièrement les élèves trans.

Pour le reste je sais que Claire Barbillon a été très très claire avec les autocollants (les fameux), elle a réagit déjà très vite et aussi elle a très clairement dit, enfin pas officiellement mais elle a dit à l’un de nos membres qu’elle comptait être très vigilante sur ça ; quand je dis « ça » c’est tout ce qui est homophobie, racisme, ces questions-là. Et que s’il y avait la moindre chose qui se produisait dans l’enceinte de l’Ecole il fallait le signaler immédiatement et qu’il y aurait des conséquences immédiates. Elle nous l’a aussi confirmé de nouveau lorsque nous avons été reçus par elle et Mme Bador la semaine qui a suivi.

Donc je dirais que oui, on est soutenus par l’administration. Après ça reste une administration et forcément ils ne sont pas forcément conscients de tout, et c’est ce qu’on essaie de faire nous de notre côté en dialoguant avec eux et en leur mettant à disposition justement ce que je disais tout à l’heure, c’est-à-dire vulgariser les concepts et les aspects de la communauté queer et tout ce qui en découle, et du coup des choses dont ils ne peuvent pas forcément se rendre compte de là où ils sont. Déjà, ils ne se rendent pas compte des problématiques des élèves au sein de l’école, forcément de toutes les problématiques des élèves au sein de l’École mais encore moins sans doute les problématiques des élèves LGBTQIA+.

 

Sur votre page facebook, vous avez relayé le fait que maintenant chacun peut communiquer à l’administration le nom qu’il ou elle s’est choisi; est-ce que ça a découlé de cette discussion avec Mr Raffalli et Mme Bador ?

Stephany : En fait l’Ecole avait déjà cette procédure depuis longtemps, ils avaient déjà eu un élève transgenre -ils m’ont dit il y a 7 ans ou un truc dans le genre- et que du coup ils avaient déjà fait quelque chose de similaire à l’époque et en fait ils ont suivi cette procédure-là depuis. La seule difficulté en fait c’est que l’information n’était pas divulguée. Elle était dans leur tête quoi, ce qui n’est pas un mal mais du coup l’élève ne peut pas l’inventer!

Et effectivement la problématique qu’ils ont actuellement à propos de cette procédure -qui est maintenant une procédure obligatoire pour toutes les universités, facultés et organismes quels qu’ils soient- c’est qu’ils attendent la circulaire du Ministère de la Culture ; parce que celle qu’il y a eu jusque-là c’était de l’Enseignement supérieur, et comme l’Ecole dépend du Ministère de la Culture il faut qu’on attende cette circulaire-là pour que l’administration puisse communiquer officiellement dessus. La conséquence c’est que l’information n’est pas trouvable, et c’est pour ça qu’on leur a demandé si on pouvait divulguer l’information, la rendre accessible et plus simple ; et Mr Raffalli et Mme Bador qui étaient là à ce moment-là ont eu un regard sur ce qu’on a fait, ont approuvé et nous ont vivement encouragé à le faire.

Donc c’est pas Mauvais Genre(s) qui a tout déclenché, nous tout ce qu’on a fait c’est d’être le relais de cette information, de s’assurer que ce qu’ils avaient mis en place était satisfaisant aussi pour les étudiants, et là on essaie de voir si on ne peut pas simplifier la procédure pour rendre la chose encore plus simple et moins angoissante pour les étudiants; mais c’est des administrations donc ça bouge lentement, ça ne sera pas pour cette année. J’espère que ce sera pour l’année prochaine mais j’ai l’impression que je m’avance beaucoup. 

 

J’ai une question plus générale à propos du Sidaction, si tu voulais nous parler plus des projets que vous avez déjà ?

Stephany : Maintenant qu’on a enfin nos petits membres qui nous ont rejoint on va pouvoir se pencher sur les projets de l’année, et celui qui arrive le plus immédiatement c’est ce qu’on avait organisé l’année dernière, c’est-à-dire ce qu’on a appelé la quinzaine du Sidaction. Sur deux semaines on va répartir des événements durant lesquels on va inciter les élèves ou les personnes qui participent aux événements à faire un don pour la recherche sur le sida par le biais de l’association Sidaction.

On va partir sur à peu près la même organisation que l’on avait faite l’année dernière, c’est à dire que l’on va faire ça la dernière semaine de novembre et la première de décembre (du 25 novembre au 8 décembre) et on va avoir une conférence comme on l’avait fait l’année dernière avec Thibault Boulvain sur la représentation du sida dans l’art ; sur l’histoire du Sida dans la communauté LGBT et plus largement en fait aussi.

On va refaire un afterwork avec un dragshow, où on incitera les gens à donner -encore et toujours-. La nouveauté sera que le pôle écoute s’occupera de faire une conférence de prévention pour que les gens soient vraiment informés des pratiques à risque et comment faire pour se protéger, pcq c’est quelque chose qui n’est pas inné et qui doit se maintenir. Et on doit veiller à ce que tout le monde puisse être en sécurité.

Kevin : Si je peux me permettre, sur une note plus positive c’est aussi de dire les avancées de la recherche et les solutions possibles, parce que on vit aujourd’hui avec le Sida, ce qui n’a pas toujours été le cas.

Stephany: Et la dernière chose c’est le buffet caritatif qu’on avait fait. On ira aussi faire la quête aux portes ouvertes de l’école *rires*

Marco : pour les parents d’élèves

Stephany: Les parents d’élèves ont de l’argent !

Kevin : Ça on est pas obligé de le dire… *rires*

Stephany : Si si on peut le dire ! En tous cas certains en ont, pour deux en tous cas. Donc le buffet caritatif où on va faire comme l’année dernière : on sera là toute l’après-midi je pense, ça avait bien marché, on va acheter plein de bouffe, inciter les gens à nous aider à ramener des choses. Peut-être qu’on aura encore un gâteau licorne ! Et on incitera les gens à venir manger et à déposer ce qu’ils veulent pour le Sidaction.

Marco : Sachant qu’il y aura aussi normalement des distributions de préservatifs.

Stephany : On va essayer d’avoir des préservatifs externes et internes pour que tout le monde puisse être concerné et protégé.

Marco : et normalement le pôle blog va aussi couvrir l’événement, même si c’est un peu plus distant, avec une série d’articles liés aux thématiques de la représentativité du sida dans l’histoire, et sûrement en lien avec la conférence.

 

Et pour une petite note de fin, que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?

Stephany : Qu’est ce qu’on peut nous souhaiter pour la suite…. On se souhaite quoi ?

Kevin : Une bonne santé mentale et de l’argent.

Stephany : Un bon anniversaire ! De l’épanouissement je pense.

Kevin : Et de la bienveillance. Et le soutien des étudiants de l’École.

Stephany : Enfin on l’a en fait, mais il faut continuer à nous montrer du soutien, parce que ça fait vraiment très plaisir, et ça nous touche beaucoup à chaque fois.

Marco : Oui, que ce soit le soutien des élèves concernés ou même des alliés! Surtout des alliés, pour voir que l’on peut être aussi une porte d’information et de bienveillance pour eux, pour qu’ils puissent exprimer leur soutien, pour nous c’est important.  C’est un peu fouilli….. *rire*

Stephany : On se souhaite plein de trucs, on s’aime putain les gars !

 

Est-ce que vous voulez rajouter quelque chose ?

Marco : Allez lire le blog ! *rires*

Kevin : Leur dire qu’il faut qu’ils prennent soin d’eux, surtout à l’Ecole du Louvre, parce que c’est un milieu très oppressant ; et que du coup le pôle écoute est là pour les aider.

Marco : Ah oui et que les élèves peuvent nous contacter.

Kevin : N’importe quand et n’importe qui surtout. Et ce serait bien si tu pouvais mettre nos contacts à la fin!

LB : Oui bien sûr !

Marco : On est ouverts aux partenariats ! *rires* Et on accepte les chèques !

Stephany : On a déjà tellement de choses à faire !

Kevin : Et on te remercie !

Stephany : Merci beaucoup!

Marco : Merci !

LB : Merci à vous !

Stephany : Cool, ben je vais aller constater ce qu’ils m’ont pété là quand même !

 

Interview menée par Inès Amrani pour le compte du Louvr’Boîte

 

40943268_275388509971108_1593524968094695424_n.jpgContacts pôle écoute Mauvais Genre(s): 

  • https://mauvais-genre-s.com/le-pole-ecoute/

  • https://discordapp.com/invite/pFUC4x9 -> Serveur « Mauvais genre(s) »

  • Mail : pole.ecoutemg@gmail.com

Mail : mauvaisgenres.bde.edl@gmail.com

Blog : https://mauvais-genre-s.com