Top mèmes du Futur !

Hello hello mes chers Édléiens ! Pas trop angoissés par ce futur de plus en plus incertain ? Mmm oui, ce n’est peut être pas la blague à faire en ces temps là, n’est-ce pas ? De toute manière, nous sommes ici pour parler futur, grande carrière et voitures volantes comme dans Retour vers le futur. Allons, bon, il est temps de débuter.

 

1- Les étudiants du Louvre, on va tous se retrouver à travailler dans le musée 39-45 de notre bled. Je suis déjà préparée à taffer au musée du rail de ma ville. 

 

2- « oune crwoissante » comme disent les Américains : 

 

3- Franchement… ils ont bien dû rigoler ces derniers temps. Les humains sont fantastiques : 

4- Nan mais sérieusement ? C’est pas une base à avoir ? 

5- Putain citadin de tes morts 

 

6- Si les gens du passé voyaient cela… ils seraient bien intrigués par le futur.

 

7- Ça peut toujours être pire. TOUJOURS.

8- Direction chômage.

9- Je me fais inonder par les mails du Louvre mais je les ouvre jamais, shame on me

10- Ils sont bêtes… mais on les aime quand même.

 

Le Louvr’Boîte tient à remercier ses inspirations de toujours !

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Une bouffée d’air-aldique : ce que le futur retiendra de vous

Je vous ai déjà parlé de l’armorial d’Hozier n’est-ce pas ? Mais si, il s’agit de cette grande tentative de réunion de toutes les armoiries portées en France, sous Louis XIV, entre 1696 et 1710. Le but de cette entreprise était de réunir les fonds nécessaires à renflouer les caisses de l’état, mises à mal par les coûteuses guerres de la ligue d’Augsbourg (1688 – 1697) puis de succession d’Espagne (1701 – 1714). Comment ? En prélevant des taxes pour chaque armoirie recensée bien sûr ! Cette taxe allait de vingt livres pour les particuliers (entre 350 et 500 euros suivant l’année et l’inflation tout de même) à trois cents livres pour les villes.

Mais bien sûr, tout le monde n’a pas voulu s’acquitter de ce nouvel impôt déguisé. Qu’à cela ne tienne ! La famille d’Hozier, en charge de l’armorial, demande aux commis de créer des armes dites « d’office » aux réfractaires. Environ la moitié de l’armorial sera alors rempli d’armoiries de ce type à partir de 1699. Si jusqu’en 1701, les commis pouvaient laisser libre cours à leur imagination en attribuant de simples armes parlantes ou des combinaisons moqueuses, leur apport est ensuite régulé et ils n’utilisent alors que des combinaisons mécaniques de pièces, meubles et couleurs. Ce qui est à mon avis nettement moins drôle. 

Cette brève (deux ans seulement) période de l’histoire de l’héraldique française donne encore aujourd’hui de sacrés fous rires aux chercheurs en héraldique qui feuillettent le fameux armorial (accessible en ligne sur Gallica). Laissez-moi donc vous en présenter deux ou trois parmi les plus croustillants.

Joyeux Noël :

Certains Messieurs Noël, comme ici à Paris, se sont vus affublés d’un enfant Jésus sur leurs armes. Mais pour l’instant, rien de bien méchant quoique ce soit tout à fait ridicule.

Le lièvre et la tortue :

C’est ici que l’on commence à se moquer, car c’est sans doute contre son gré que le Lyonnais Claude Tardif se retrouve avec des armes d’argent à une tortue de sinople accompagnée de trois escargots d’azur. De nombreux autres Tardif se sont retrouvés comme lui avec des tortues sur leur blason.

De l’art d’envoyer paître … :

De même, en Bourbonnais, Jean Doyard se voit attribuer des armes parlantes de toutes beauté avec ce magnifique doigt d’honneur, sans doute lancé à la face du récalcitrant porteur.

… et de celui d’envoyer chier :

Il semble que les commis du Bourbonnais étaient en grande forme, car René Grandchier, curé de Saint-Quentin, se retrouve l’heureux porteur de ce qui sont sans conteste les armoiries les plus poétiques de la création : De gueules à un clystère d’argent. Le clystère était à l’époque utilisé pour faciliter le transit intestinal … Hum !

Sur ces quelques exemples, je vous laisse. Mais prenez garde : personne ne sait ce que le futur retiendra de vous !

Raphaël Vaubourdolle

Les chats vont-ils dominer le monde ?

Il n’est pas facile d’imaginer ce que le futur nous réserve surtout face aux évènements actuels mais si certains ne semblent pas avoir été atteints par cette crise, ce sont bien les chats. Dotés d’un flegme bien supérieur à celui des Britanniques, les chats ont continué leur vie et ont gagné du territoire face à notre absence. « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent » est devenu « Quand les gens ne sont pas là, les chats dansent » ou un truc comme ça. Les chats ont su prendre leurs droits dans des rues vidées de leurs passants. C’est ainsi que le site désert de Pompéi a vu de nouveaux habitants à quatre pattes emménager au milieu des archéologues. Le seul problème, c’est qu’une fois que les chats sont là, ils ne bougent plus. Ceci m’amène à la première règle à savoir sur les chats : il n’habite pas chez vous, vous habitez chez lui. Laisser entrer un chat chez vous, c’est pire qu’un vampire : IL NE PARTIRA PLUS JAMAIS !

Comme pour beaucoup de domaines, regarder vers le passé permet de réfléchir sur les possibilités du futur et ici plus spécifiquement d’une nouvelle domination du monde par les chats. Je parle bien de nouvelle domination mondiale des chats car, bon, on ne va pas se mentir mais la fascination des Egyptiens pour les chats ça ressemble quand même beaucoup à une bonne domination sur une période quand même assez importante. Les chats y étaient notamment considérés comme l’incarnation sur terre de la déesse Bastet, cette dernière est la déesse de la joie du foyer, de la chaleur du soleil mais surtout protectrice des femmes enceintes et des enfants. Le chat est donc perçu de manière positive et très souvent représenté dans l’art égyptien probablement pour sa valeur protectrice. Le chat était donc respecté de tous et vivait pépère dans l’Egypte antique mais est-ce que cela a vraiment changé ? Le contrôle du monde par les chats a-t-il cessé un jour ? Actuellement, 30% des foyers français possèdent un chat contre seulement 20% pour les chiens (soi-disant le meilleur ami de l’homme). Les chats ont su s’imposer chez nous en nombre sans que nous ne le remarquions, subtilité et discrétion sont ses maîtres-mots.

Pour arriver à leurs fins, ils profitent d’une disposition de l’instinct humain. En effet, nous sommes plus enclins à trouver mignon ce qui est plus petit que nous. Cet attrait s’accentue à mesure que l’être concerné ressemble à un bébé. A quelques exceptions près, le chat fait le poids d’un bébé (entre trois et quatre kilos en moyenne) et sa taille lui permet alors d’être porté comme un nouveau-né, ce qui est vraiment beaucoup trop mignon quand même. Le chat se sert de cette disposition humaine pour obtenir tout ce qu’il veut. On parle quand même du seul animal qui a un endroit précis pour faire ses besoins, espace souvent muni d’un couvercle et d’une porte pour plus d’intimité. Et si vous pensez que les gens allergiques aux chats sont protégés contre cette domination, ils ne le sont pas ! Il existe aujourd’hui des chats dits « hypoallergéniques ». Non, je ne parle pas des Sphinx mais de chats bien poilus qui ne causent aucunes réactions allergiques. Parce que oui, les poils du chat sont une arme essentielle de sa domination. L’humain comme beaucoup de primates est rassuré quand il peut caresser les poils de ses congénères mais plus la surface est douce plus ça marche. Donc autant vous dire que les pitits poils trop meugnon du tout pitit matou, c’est vraiment top mais je m’égare.

Le chat a su développer son intelligence pour s’immiscer dans nos foyers et copier notre savoir pour un jour pouvoir prendre le contrôle du monde. Tous les complotistes n’ont rien compris, on parle de vraie théorie ici. Vous pensez que votre chat vient s’allonger sur votre ordinateur parce qu’il veut votre attention ? Que nenni ! Plusieurs options sont possibles ici, 1) il essaie d’écouter votre cours en même temps que vous pour accumuler du savoir (et prendre le contrôle des musées dans notre cas), 2) il essaie de vous empêcher de travailler pour s’affirmer comme le seul à pouvoir subvenir aux besoins de votre foyer. Effectivement, tous les cadeaux qu’il vous fait d’animaux morts ou de jouets (ça dépend de ses ressources) sont un moyen pour lui de participer à la vie de son foyer. Vous trouvez ça mignon tout plein ? Encore une fois, vous ne devriez pas ! Il fait tout ça pour que vous le trouviez encore plus mignon et que vous soyez à sa merci.

Pour preuve, abordons maintenant le cas du seul, de l’unique, du Jack. Oui, il s’agit de mon chat mais je saurai rester objective. Pour le bien de l’humanité, je vous le promets. Ce chat est la preuve ultime qu’une domination féline mondiale se prépare. Bon certes il a pas inventé le fil à couper le beurre comme on dit chez moi (ou il a pas l’électricité à tous les étages, bref vous avez compris) mais il sait se montrer féroce malgré sa dent en moins. Il a su ces dernières années mettre au point des plans infaillibles qui laissent entendre qu’il est peut-être beaucoup plus malin qu’il ne le laisse paraître. En effet, Jack (ou Jacko pour les intimes) a une passion inexpliquée pour les éponges. Afin qu’il ne s’empoisonne pas avec et qu’il ne ruine pas toutes nos éponges, nous avons décidé de les ranger sous l’évier. Ce que nous n’avions pas pu prévoir, c’est que durant les deux années suivantes Jack travaillerait d’arrache-pied entre deux siestes à ouvrir la porte de l’évier et il y est parvenu (on a dû mettre un bloque-bébé, c’est pas une blague). Bref, si même mon chat est capable de mettre en place des plans si complexes, vous devriez vous inquiéter !

Je tenais tout de même à accréditer mon modèle photo pour l’illustration de cet article : Jack Le Roux, probablement encore en train de faire une sieste ou en train de m’empêcher de dormir avec ses ronrons. Ah oui, méfiez-vous de la ronronthérapie aussi, c’est louche cette histoire.

P.S. : Oui, je change mes draps régulièrement. Ne vous inquiétez pas.

Tyfenn Le Roux

Mauvais Genre(s) – Garder espoir

© Simon André

TW : mention de sexisme, validisme, agressions homophobes. On parle plus longuement de LGBTphobies et de burn-out militant.

 

© Simon André

Nous sommes sans doute nombreux.ses à imaginer parfois un monde idéal, sans vraiment y croire. Un monde sans patriarcat, sans homophobie, sans sexisme, sans transphobie, sans validisme, sans racisme ; un monde sans discriminations en somme, où, appartenant à la communauté LGBT+ ou à n’importe quelle minorité, on pourrait vivre son identité (sa vie) sans crainte. Et les choses ont déjà, ces dernières décennies, beaucoup évolué en France. Pourquoi la société arrêterait-elle d’évoluer dans ce sens ? Les représentations se sont multipliées ces dernières années, les nouvelles générations (mais les anciennes aussi) ont un accès facilité à des informations, à des espaces d’échange safe. Il y a tout lieu de croire que, lentement mais sûrement, les Français (et l’humanité en général) vont évoluer vers plus d’ouverture d’esprit.

Évidemment, j’enfoncerais des portes ouvertes en précisant que tout n’est pas si simple. Au quotidien, dans notre présent, la peur, les agressions (avec par exemple, selon le Ministère de l’Intérieur, une hausse des agressions homophobes de 36% entre 2018 et 2019), les blagues aux dehors innocents, les insultes, sont inévitables. Nous avons peur pour nos proches. Il est parfois difficile, surtout en tant que militant.e, de regarder vers l’avant, de garder foi en nos valeurs et en l’utilité de nos luttes, devant ce paysage décourageant. Cela peut, notamment, mener à ce que l’on appelle le burn-out militant : une perte de sens, mais aussi des traumatismes liés aux violences subies lors d’activités militantes.

Ce pessimisme, s’il est dur à éviter et doit être considéré avec la plus grande bienveillance (car il est tout à fait légitime), peut être un frein à notre volonté d’évolution des mentalités. Qui n’a jamais entendu, dans et hors de la communauté LGBT+, des choses comme « tu ne changeras pas le monde », « les gens ne sont pas prêts », « ils sont idiot.e.s et ça ne changera pas » ? Autant de phrases qui découragent de poursuivre une lutte pour un meilleur avenir.

© Simon André

Mais en trouvant le juste équilibre entre un monde rêvé et un pessimisme résigné, on peut parvenir, aujourd’hui, à fonder un espoir en demain. Les nouvelles générations sont notoirement bien plus ouvertes que nos aîné.e.s, ce qui laisse présager d’une poursuite de cette évolution des mentalités dont je parlais aussi plus haut. La représentation des minorités et l’éducation, si elles ne sont pas toujours aisées à mettre en place ou désirées par celleux qui en auraient le pouvoir, ont de véritables impacts, sur toutes les tranches d’âge, en contribuant à normaliser ce qui est pointé du doigt par ignorance.

Dans la culture et en histoire de l’art plus précisément (car c’est pour ça que nous sommes là n’est-ce pas ?), nous sommes nombreux.ses à fonder des espoirs dans la nouvelle génération de chercheurs (dont nous, élèves de l’école du Louvre, faisons partie). La France a du retard à rattraper dans les domaines des queer et gender studies, mais nous pouvons aujourd’hui poursuivre les débuts de ces travaux, pour élargir la voie pour les générations suivantes, en nous réappropriant notre passé et nos représentations et en les réinsérant dans une histoire de l’art qui fait trop souvent abstraction des minorités. Laissez la parole aux concerné.e.s et diffusez la leur, apprenez de ces visions différentes pour enrichir la vôtre.

Il est temps d’envisager un futur, notamment culturel, moins élitiste, moins blanc, moins cishétérocentré, et d’inscrire durablement l’histoire des minorités dans le patrimoine culturel que nous désirons tous explorer.

 

Chloé Vuillermet