Louvr’Boîte Hors Série Révisions / Gala / Eté 2018

J-2 : la tant attendue surprise !

Plus que deux jours avant le Gala de l’Ecole du Louvre 2018 sur le thème des Routes de la Soie. Votre dévoué Louvr’Boîte vous a préparé un extraordinaire numéro Hors-Série Révisions / Gala / Eté 2018 pour l’occasion !

En effet, suite à des problèmes d’impression dont nous nous excusons sincèrement, le numéro n’a pas pu être imprimé en temps et en heure et ne pourra même pas être imprimé du tout…

Pour nous faire pardonner, nous vous offrons la version numérique de ce numéro exceptionnel ! Retrouvez aussi en exclusivité sur le même site L’INTÉGRALITÉ de nos numéros depuis la fondation du journal en 2009. 45 numéros, 7 hors-série, de quoi remplir votre été en vous perdant dans les archives de votre magazine adoré 

 

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Passion Lumière : la Route de la Soie en films

Bon. Vous voulez vous préparer pour le Gala, mais à part essayer une énième fois votre costume de lumière et procrastiner pour ne pas réviser vos oraux de spé vous ne savez pas quoi faire ? Vous avez envie de voyager mais votre budget ne vous permet même pas d’aller au delà de Melun ? Courrez chez votre loueur de cassettes VHS et mettez-vous dans l’ambiance avec ces quelques chefs-d’oeuvres (ou pas, voire absolument pas) du cinéma et des séries ; les pays de la Route de la Soie s’offrent à vous à travers toutes les époques.

  • Départ en Occident : Netflix (ou Pirate Bay, selon votre porte-monnaie et votre audace contre Hadopi) vous propose la série Marco-Polo (2014), vingt épisodes de cinquante minutes pour assouvir votre désir d’aventures dans un univers où dominent cupidité, trahison, intrigues sexuelles et rivalités. Je tiens à préciser que dans la série, Marco Polo apprend le Kung Fu après d’un maître chinois.
  • Venise : Puisqu’il fallait à cette liste sa dose de comédie romantique fondante, Dangerous Beauty (La Courtisane en VF, 1998) devrait satisfaire vos envies de vie de cour, de conflits et d’amour dégoulinant de drame, le tout dans la Venise du XVIe siècle.
  • Terre Sainte : Kingdom of Heaven (2005), Orlando Bloom en forgeron bâtard d’un grand seigneur qui part pour la Terre Sainte défendre Jérusalem contre Saladin, c’est un grand oui.
  • Perse : Prince Of Persia : les Sables du Temps (2010). Une énorme daube – pire que les autres qui se sont glissées dans cette liste. En fait vous feriez mieux de jouer au jeu vidéo dont est tiré le film, mais bon, je tiens une rubrique cinéma, je dois m’en tenir à vous conseiller des films.

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  • Iran : Persepolis (2007), film d’animation, récit autobiographique de Marjane Satrapi qui vous transportera dans le Téhéran des années 80.

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  • Inde : Devdas (2002), incroyable comédie romantique musicale bollywoodienne avec Shah Rukh Khan dans le rôle titre (cet acteur est un dieu vivant en Inde). L’histoire du film se passe au début du XXe siècle et raconte l’amour impossible entre deux personnes appartenant à deux milieux différents, un Roméo et Juliette raconté par Thierry Zéphir.
  • Chine : La Légende du Scorpion Noir (2008), se déroule au Xe siècle et raconte la vengeance de la femme et du fils de l’empereur de Chine, lâchement assassiné par son frère.
  • Corée : Si vous avez loupé Mademoiselle (2016) par Park Chan-Wook, rattrapez-vous tout de suite. Le film est incroyable, les images sont belles à en pleurer, et l’histoire vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière minute. Quel film mater avant le Gala (1)
  • Japon : Le Château de l’Araignée (1976) chef-d’œuvre d’Akira Kurosawa, ce film est une adaptation dans le Japon médiéval du MacBeth de Shakespeare.

Yvine BRIOLAY

La rédaction décline toute responsabilité en cas d’ennui devant un film de merde. 

 

Anne Millot a le nez dans le vent

audace de l amour face

Audace de l’Amour, inspiré de Cléopâtre
Faïence modelée et à la plaque, émaillée, bois 42 x 40 x 6 cm, 2016

Anne Millot est une artiste céramiste française dont la production artistique se concentre exclusivement sur la création de nez. Sujet insolite, dont l’intérêt fut longtemps négligé par les contributeurs de la culture visuelle, celui-ci est pourtant passionnant d’un point de vue historique et regorge de potentiel créatif. Isolés de leur visage, les nez de Pinocchio ou de Cyrano sont immédiatement reconnaissables et en disent long sur la personnalité de leur propriétaire respectif. De même, ce ne sont pas leurs yeux de biche ou leurs lèvres pulpeuses mais leur nez parfait qui ont permis à Néfertiti et à Cléopâtre de rentrer dans les canons de beauté de leur époque. En d’autres termes, le nez tient une place d’exception dans l’imaginaire collectif malgré le fait que nous ayons tendance à le déprécier… d’où la raison pour laquelle Anne Millot s’y intéresse tant !

À l’origine, cette passion des plus surprenantes provient des études d’anatomie de l’artiste. Le nez étant placé au beau milieu de la toile vierge qu’est notre visage, c’est lui que l’on devrait admirer en premier, mais que l’on ignore souvent au détriment des yeux ou de la bouche. Pourtant, chaque nez offre un paysage coloré à celui qui s’y intéresse, tel que le démontre le nez aquilin d’une actrice de cinéma ou le nez fracturé d’un joueur de rugby.

Sans vouloir révéler tous ses secrets de création, Anne admet prendre comme point de départ la photographie, à la fois de face et de profil. Ce n’est qu’après un travail méticuleux d’observation qu’une caractéristique principale se manifeste et devient le fil conducteur de l’œuvre. Vient ensuite le choix de la terre, c’est-à-dire le grès, la faïence, ou encore la porcelaine, ainsi que le travail de modelage. Il faut ensuite s’armer de patience pour la phase de séchage et de ponçage, étape nécessaire avant la cuisson.

Holistiquement votre millot nez face

Holistiquement vôtre, inspiré de Jung, Nietzsche, Freud
Grès sigillé, cuisson primitive, patine, bois 35 x 79 x 8 cm, 2017

Audacieuse, Anne ne cesse d’expérimenter avec sa pratique et d’incorporer de nouveaux éléments à ses sculptures. De fait, sa carrière se distingue par de nombreuses périodes : celle de la terre, du verre, ou encore de la sculpture sur bois. L’une de ses dernières créations, une sculpture de nez en verre rétroéclairé sur bois, permet l’harmonie des couleurs et des matières ainsi qu’une modernité déconcertante. Aujourd’hui, la carrière d’Anne s’apprête à prendre un nouveau tournant grâce à son intérêt grandissant pour l’art cinétique. En effet, en juin 2017, l’artiste produit « La Carmilla », sa toute première sculpture mobile. Inspirée du premier roman fantastique sur le thème des vampires de l’auteur irlandais Joseph Sheridan Le Fanu, la sculpture en question présente deux nez mécaniques qui, dans leur rotation, se transforment en canines… et réservent une petite surprise à ceux qui l’actionnent !

Quelques mois plus tard, c’est la consécration pour Anne dont la première sculpture mobile lui permet de recevoir le prix d’honneur lors du Concours International de Céramique produit par le Vallauris Institute of Art et organisé par le Musée Terra Rossa de Salernes. Aujourd’hui, ses sculptures ont beaucoup voyagé, ayant été exposées à Paris, Cannes, Lausanne, et même à Londres, dans le cadre d’expositions individuelles et collectives. En effet, celles-ci ne cessent d’attirer la curiosité de parfumeurs, de viticulteurs, de collectionneurs, et d’amateurs d’art qui sont de plus en plus nombreux à pointer le bout de leur nez aux expositions d’une artiste passionnée et passionnante…  au nez dans le vent !

 

la marianne face anne millot

La Marianne, inspiré de Brigitte Bardot
Faïence modelée et à la plaque, émaillée 19 x 17 x 3,5 cm, 2016

Découvrez les dernières créations d’Anne Millot sous la verrière du Grand Palais lors de la prochaine édition du festival Art Capital : le Salon des Artistes Indépendants, qui aura lieu du 13 au 19 février 2018 de 11h à 20h. Pour contacter l’artiste, rendez-vous sur www.anne-millot.com

Louis Denizet

Le Salon d’automne, 113 ans d’histoire et quatre points clés

Dans quelques jours s’ouvre l’édition 2016 du Salon d’automne, sur les Champs-Élysées. L’occasion de découvrir un des trois salons historiques toujours en activité, à l’esthétique contemporaine assumée. En voici quatre points clés :

• 1903, quand tout a commencé

En 1903, c’est un peu « l’avant-garde avant les avant-gardes » qui se réunit pour créer le Salon d’automne. Frantz Jourdain et Hector Guimard (architectes), George Desvallières, Édouard Vuillard et Félix Vallotton (peintres) et Eugène Carrière (sculpteur) donnent le ton : ce salon sera celui de la « fraternité des arts ». La suite de l’histoire, tout le monde se doit de la connaître… (spoiler : Matisse, Derain et leurs compères font scandale dans la salle 7 à cause de leurs peintures disposées autour de sculptures néo-florentines, menant à une « orgie de couleurs » dans « la cage aux fauves »)

Pour un résumé plus complet de l’histoire du Salon, nous vous invitons à lire un article publié par Valentine Chartrin dans notre numéro Criminalité(s) (septembre 2015).

• démocratiser l’accès à l’art le plus contemporain

La promotion de l’art contemporain, ou « l’art du maintenant, tout de suite » est évidemment LA raison d’être du Salon d’automne. Dès ses débuts en 1903, le choix de l’automne — c’est-à-dire une exposition courant novembre — est l’occasion pour les peintres de présenter les productions les plus  actuelles réalisées durant l’été. Depuis, près de 800 artistes sont présentés chaque année, dans des styles qui s’étendent dans des médiums aussi différents que la peinture (figurative ou abstraite), la photographie, la sculpture ou « l’art digital » qui exploite les possibilités offertes par les outils numériques. En plus, l’accès au salon est gratuit.

• un couloir sans discorde

Grand Palais, porte C. Ici se trouvent les bureaux du Salon d’automne… tout comme ceux du Salon des artistes français et du Salon des artistes indépendants. Pour quelqu’un venant de l’École du Louvre (ou ayant un intérêt prononcé pour les débauches et querelles des salons historiques en compétition à la fin du XIXsiècle), la situation prête à sourire. En fait, le calme règne lorsque vous traversez le couloir filant droit vers le bureau automnal. Mieux : venez-y faire un stage, et vous aurez le privilège de déjeuner en compagnie des différents employés des salons, tous très sympathiques…

Astuce « s’il n’en restait qu’une, je serai celle-là » : Le bureau du Salon d’automne possède un modeste (enfin, en occultant le fait que nous soyons inside zeu Grand Palais) mais magnifique balcon donnant sur le Jardin de la Nouvelle-France. Si c’est pas beau.

• un esprit familial

Depuis sa création, le Salon d’automne est géré par des artistes sociétaires qui en assurent le jury, la promotion et la publication d’un catalogue. Ce travail bénévole est complété par un bureau où deux employés s’occupent des inscriptions, du catalogue, du fonctionnement administratif du salon… (et c’est ainsi qu’il y a des possibilités de stage à la clé !)

Finalement, le Salon d’automne est une association où tout le monde se connaît si bien qu’il est impossible de ne pas s’y sentir un peu chez soi. Échanger avec des artistes venus déposer quelque dossier — devrait-on plutôt dire partager quelques mots — est une expérience de stagiaire si intéressante qu’on en oublierait presque pourquoi les conversations se dirigent, au gré des rencontres, entre danses traditionnelles du Cambodge et psychanalyse freudienne…


Salon d’automne 2016salon-automne-2016-affiche
du 13 au 16 octobre sur les Champs-Élysées

Quel film pour quelle matière ?

Puisqu’en septembre, il n’y a pas (encore) beaucoup de cours, voici une liste non-exhaustive de quelques films très sérieux pour préparer votre année ; préparez vos mirettes, vous allez en prendre plein les yeux.

1ère année

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Bloc 1

• Archéologie égyptienne : Mission Cléôpatre
« pas de palais, pas de palais »
• Art de l’Inde : Mohenjo Daro
Les films historico-romantiques aux costumes merveilleux : on ADOREUH.
• Archéologie nationale de la préhistoire à l’époque mérovingienne : RRRrrr !!!
« Il va faire tout noir »
• Archéologie orientale : Prince of Persia
Les jeux vidéos sont mieux, mais bon c’est une liste de films alors…


films spécialités ecole du louvre bloc 2

Bloc 2

• Archéologie grecque : L’attaque de la Moussaka Géante
Parce que la moussaka ressemble un peu aux cheveux de L. Laugier.
• Archéologie romaine : Gladiateur
Parce que ça va te manquer les mecs qui se battent à poil dans la poussière. Malheureusement l’équipe de rugby de l’EDL joue habillée…
• Archéologie étrusque : Crime au Cimetière Etrusque
Parce que de toute façon toutes les tombes étrusques sont un peu un crime.
• Archéologie chrétienne : Le Prince d’Egypte
OK ça se passe en Egypte, et OK se sont des hébreux, mais il n’y avait rien d’autre, et puis c’est une scène vétérotestamentaire…
• Arts de la Chine (et du Japon) : Mulan
Pour Mushu, et les Zenmu Shou.

2ème année

films spécialités ecole du louvre moyen age renaissance

Bloc 1

• Art du Moyen Âge : Merlin l’enchanteur
Parce que c’est un peu le Dumbledore de l’époque…
• Art de la Renaissance : Les Borgia
Sexe, alcool et religion, les trois crédo de l’EDL… Non j’déconne, on n’a pas le temps.


films spécialités ecole du louvre inde islam

Bloc 2

• Arts de l’Inde : Indiana Jones et le Temple Maudit
On regrette tous l’absence de spé Indiana Jones…
• Arts de l’Islam : Aladdin
« Je vais t’offrir un monde aux 1001 merveilles » … Pléiades.com


films spécialités ecole du louvre japon precolombien byzance

Bloc 3

• Arts précolombiens : Kuzco
Malheureusement on n’apprend pas la recette des gougères aux épinards en cours…
• Arts de la Chine et du Japon : Princesse Mononoké
Parce qu’un chargé de TD un peu trop canon nous l’a conseillé.
• Art de Byzance : Théodora, Impératrice de Byzance
« Si elle avait eu plus de trous elle aurait su comment les combler… »

3ème année

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Bloc 1

• Art des Temps modernes (XVIIe) : Cyrano de Bergerac
L’une des rédactrice nie toute ressemblance entre son nez et celui du protagoniste principal.
• Art des Temps modernes (XVIIIe) : Marie-Antoinette
Sofia Coppola Fever.


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Bloc 2

• Art du XIXsiècle : Abraham Lincoln, Chasseur de Vampire
Parce qu’en plus d’interdire la vente d’esclave, il a failli nous éviter Twilight.
• Art du XXsiècle : Le Chien Andalou
C’est Dalì, ça se passe de commentaires.


films spécialités ecole du louvre ATP

Bloc 3

• Art populaire français : Germinal
Le seul moment où on étudie les pauvres à l’EDL.
• Arts d’Afrique : Kirikou
Il n’est pas grand, mais il est vaillant.
• Arts d’Océanie : Lilo et Stitch
C’est en Amérique, mais bon quitte à être paumé dans l’océan avec des fleurs…

Autres

films spécialités ecole du louvre

• Iconographie : Hercule
Parce que des petites figures noires qui chantent, c’est quand même plus marrant que le vrai cours…
• Travaux Dirigés devant les Oeuvres : La Nuit au Musée
Pour toutes les nocturnes que tu vas passer au Louvre.
• Histoire des Collections : Belphégor
Toujours moins chiant que le vrai cours…
• Techniques de création :
Les rédactrices se refusent à traiter le sujet.

Yvine Briolay & Elise Poirey, sur une idée originale d’Alexia le Bris.

#cahierdevacances : top 5 des lieux culturels incontournables à Lisbonne

Une semaine à Lisbonne n’est pas de trop (loin s’en faut !) pour apprécier l’importante offre culturelle proposée par la ville : entre lieux inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, musées nationaux ou fondations de collectionneurs avisés, le choix en ferait tourner en bourrique n’importe quel muséophile averti.

N. B. : Ce top des musées de Lisbonne aurait tout aussi bien pu s’intituler « comment trouver la force de vivre par 40°C à l’ombre ». Je dois aussi vous confier que la carte de l’École du Louvre ne nous donne droit à aucune gratuité dans les musées payants, ce qui est bien triste.

5. Le Museo nacional de arte antiga

3€ (tarif étudiant), gratuité ICOM et premier dimanche du mois • museudearteantiga.pt

Le musée national portugais pour ce qui est des peintures et sculptures européennes allant du Moyen Âge au XIXsiècle, aux côtés de collections d’arts asiatiques et de céramiques portugaises. La collection de peintures reste modeste mais est magnifiée dans ce musée somme toute charmant : les salles en enfilade se succèdent dans un parcours ni trop court (ce qui est hélas bien trop souvent le cas, cf. n°4), ni trop long. On passera volontiers les imposants services de céramique de la Renaissance portugaise et les lustres métalliques islamiques pour s’attarder sur les paravents japonais et les objets précieux rapportés par les missionnaires jésuites.

Pourquoi c’est mieux à Lisbonne : le jardin-cafétéria avec vue sur le Tage et le pont du 25-avril est à considérer absolument comme une étape de la visite.

museo nacional arte antiga lisbonne jardin

4. Le Convento do carmo ou Museu arqueológico do carmo

2,50€ (tarif étudiant) • museuarqueologicodocarmo.pt

Au sein des ruines du couvent des carmes de Lisbonne se trouve un petit musée archéologique. Clairement, il ne faut y aller que pour le lieu : le musée ne prend place que dans les quatre petites chapelles de l’ancienne église avec des collections tout juste acceptables pour définir le musée comme « archéologique ». Dans cette nef à ciel ouvert (l’édifice ayant été détruit suite au grand tremblement de terre de 1755 qui a secoué la ville pendant neuf minutes), l’expérience est totale. Les quelques croisées d’ogives remontées ou subsistantes fendent le ciel et font prendre réellement conscience de la maîtrise de cette architecture gothique.

Pourquoi c’est mieux à Lisbonne : pour être honnête, il s’agit de quelque chose à faire comme de prendre un des plus beaux détours de France. Pour le reste, il y a Jumièges.

couvent carmes lisbonne reuines musee archeologique

3. Le Palácio e Quinta da Regaleira

4€ (tarif étudiant) • regaleira.pt

Le site le plus touristique de ce top. Situé à Sintra, il vous faudra prendre un train depuis la gare de Rossio : le périple ne réside pas dans le trajet mais bien dans la foule de touristes – que nous sommes – qui se masse à la gare pour acheter des tickets. Une fois arrivés à Sintra, le choix est on ne peut plus conséquent : palais national classé Unesco, forteresse Maure… Ce qui nous intéresse dans le palais-jardin de la Regaleira, c’est sa folie. Le domaine est aménagé et construit au début du XXe siècle par l’architecte Luigi Manini pour un millionaire, dans un style éclectique qui mélange style gothique, renaissant ou manuélin. Un « palais » principal (la résidence du millionnaire) se visite entièrement, entouré d’un immense jardin-attraction, où les points de vue imitant ziggourat ou temple antiques sont reliés à des souterrains qui s’entrecoupent les uns les autres.

Pourquoi c’est mieux dans la région de Lisbonne : Par une chaude journée d’été, l’omniprésence de chutes d’eau et de fontaines à l’ombre des différentes essences d’arbres plus ou moins exotiques est très agréable. Par contre, le grand espace ne vous fera pas oublier la foule, qui donne immanquablement l’impression de se trouver dans une sorte de Disneyland meringué.

palais quinta da regaleira sintra belvedere

2. Le Centro cultural de Belém

GRATUIT !!!!! • ccb.pt

Pour les deux dernières adresses, il faudra encore sortir du centre de Lisbonne pour se rendre à Belém depuis la gare de Cais do Sodré, et faire face à la même affluence. Contrairement aux monuments Unesco de la ville (il paraîtrait que le couvent des hiéronymites me soit resté en travers de la gorge), le centre culturel de Belém est gratuit pour tous. Le musée d’art moderne en son sein propose une très bonne collection retraçant l’art moderne (1900-1960) et l’art contemporain (1960-2016) sur deux niveaux. L’on pourrait penser qu’il s’agit du Centre Georges Pompidou à la sauce portugaise ; dans ce cas, la version portugaise est définitivement meilleure : gratuité, grand espace d’exposition, histoire de l’art contemporain retracée par mouvements et grands noms. Les rageuxxx diront certainement que la vision parisienne nous dévoile des figures plus méconnues, et ils auraient peut-être raison. Qu’à cela ne tienne, il s’agit de quelque chose à faire a-bso-lu-ment.

Pourquoi c’est mieux à Lisbonne : Parce que le bâtiment de Vittorio Gregotti et Manuel Salgado prend beaucoup trop bien la lumière du mois d’août.

centro cultural de belem lisbonne

1. Le maat ou Museu de Arte, Arquitetura e Tecnologia

2,50€ (tarif étudiant) • maat.pt

La star of the stars. Défini de manière bof bof dans le guide du Routard comme « le musée de l’électricité », son nom égyptisant ferait rêver n’importe quel élève de l’École du Louvre. Dans une ancienne centrale électrique en brique du début du XXe siècle, la fondation EDP (comme dans électricité du Portugal, on s’en doutera) propose des expositions temporaires de qualité. J’y ai retrouvé Lightopia, propos sur le design électrique qui était déjà passée par la fondation EDF (Que la lumière soit !) en 2014 ; découvert un festival de vidéo au sein de la salle des machines de la centrale, 100% bien huilée. La centrale apporte bien entendu une somme non négligeable de plaisir à la visite, complétée par de petites expériences jouables rondement menées qui semblent surgies, au choix, du Palais de la Découverte ou d’un épisode de C’est pas sorcier !. En plus, c’est peu fréquenté.

Pourquoi c’est mieux à Lisbonne : Parce que le bâtiment, la vue sur le Tage et le pont du 25-avril.

maat belem lisbonne

Inclassable : La Fundação Calouste Gulbenkian

5€ (tarif étudiant) • gulbenkian.pt

Tellement mieux que la Fondation Louis Vuitton. Excentrée mais vraiment chouette, aux collections de grande qualité. Mes éloges sont nombreuses concernant le bâtiment, intérieur-extérieur, et autant pour le jardin habité par des canards et autres tortues. Bref, c’est un sans fautes. Par contre, la collection moderne-contemporaine peine à envoyer autant d’étoiles dans les yeux.

Pourquoi c’est mieux à Lisbonne : Parce que c’est à Lisbonne.

fondation calouste gulbenkian lisbonne jardin

Quand Anne Millot montre le bout de son nez…

Découverte tout récemment par notre lecteur Louis Denizet lors d’un festival d’art, la sculptrice Anne Millot et sa production de charmants nez en céramique se dévoilent dans cet article-coup de cœur bien curieux.

Si vous ne la connaissez pas encore, il est temps de découvrir Anne Millot, céramiste française dont la production artistique se concentre sur la création de nez. En effet, tout comme l’artiste américaine Margaret Keane et son obsession pour les yeux surdimensionnés, Anne ne produit que des nez, réalistes ou surréalistes, parfaits ou imparfaits, chacun doté d’une personnalité bien particulière.

Curieux sujet, me direz-vous, pourtant le nez représente une partie intégrale de l’aspect physique et de la personnalité de chaque être humain. Au travers des siècles, il fait couler beaucoup d’encre dans le milieu littéraire et théâtral, mais reste un sujet largement inexploré dans le domaine artistique. Le nez le plus envié est certainement celui de Cléopâtre, qui aurait changé toute la face de la terre s’il eût été plus court selon Blaise Pascal, tandis que le nez le plus audacieux est certainement celui de Cyrano de Bergerac, sujet de toute une tirade rédigée par Edmond Rostand. Anne, quant à elle, s’intéresse aux nez de parfumeurs, aux nez légendaires, aux nez mythiques, ou encore aux nez de personnages imaginaires…

Pierre BERNARD BRM (1)

Anne Millot, Pierre Bernard

Felix LE BOURHIS BRM

Anne Millot, Félix Le Bourhis

D’où vient cette passion des plus étonnantes ? D’après Anne, c’est en sculptant des visages et des nez qu’elle s’est rendue compte que la forme qu’elle leur donnait était capable de déterminer la personnalité de ses sculptures. En d’autres termes, le nez s’est imposé à elle comme un organe d’une importance non négligeable, mais bien souvent mal aimé et peu valorisé.

Le nez étant placé au beau milieu du visage, c’est lui que l’on voit en premier, mais pas que l’on regarde avec attention. En effet, pour entrer en communication avec autrui, les yeux et la bouche sont privilégiés. Pourtant, le nez est une marque déterminante de la personne avec qui l’on s’entretient. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui Anne ne sculpte que des nez, isolés de leur habitat naturel, le visage.

Pour créer ses sculptures, Anne part toujours de photographies de visages de face et de profil. Elle regarde attentivement le nez de ses modèles et cherche une caractéristique majeure. Lorsque celle-ci se manifeste, l’artiste se met au travail et choisit la terre : de la faïence pour les petits formats, de la terre chamottée ou du grès pour les grands formats, et parfois de la porcelaine. Ensuite commence le travail de modelage. Après quelques jours de séchage et une séance de ponçage, la sculpture est enfournée.

L’émaillage est l’étape qui permet aux sculptures d’être dotées d’une vraie personnalité. L’artiste aime faire correspondre les tons des émaux aux personnages dont elle s’est inspirée. Cette étape requiert beaucoup de concentration, de patience, mais également d’audace. En effet, le résultat n’est perceptible qu’au bout d’un deuxième cycle de cuisson.

Enfin arrive l’étape de la mise-en-scène, par la conception et la fabrication d’encadrements en bois ou en métal, ainsi que les finitions ultimes. La création de chaque nez prend toujours trois semaines au minimum !

En plus de présenter ses œuvres dans le cadre de nombreuses expositions, de galeries, et de festivals, les créations contemporaines d’Anne ont été exposées dans des domaines viticoles et chez des parfumeurs. Celles-ci ne cessent d’intéresser et de surprendre de plus en plus d’artistes, d’artisans, d’amateurs, et de collectionneurs. Vous pourrez les retrouver lors de la neuvième édition du Festival Céramique du Village Mouffetard, rue des Bazeilles et rue Censier, dans le 5ème arrondissement de Paris, le 4 et 5 Juin prochain… alors n’hésitez pas à y pointer le bout de votre nez !

Anne Millot Spanish Hunk inspire de Javier Bardem M 72 dpi (1)

Anne Millot, Spanish Hunk (inspiré de Javier Bardem)


Plus d’informations :

Anne Millot

Festival Céramique des 4 et 5 juin 2016

JOSY ou rewatch de l’ange gardien

S04EP01 – Une famille pour Noël – 1999

Mise en bouche

Quoi de plus normal que de prendre le train Tours-Austerlitz pour Noël ? Notre Joséphine est sur le point d’entamer une nouvelle mission. Les premières scènes donnent le ton : cet épisode « vieux de la vieille » (notez : il est bien de 1999 et mérite par conséquent son statut d’authentique) démarre sur les chapeaux de roue et surtout par la filature d’une famille précédemment rencontrée sur un quai de la gare. Ce premier émerveillement est à mettre en parallèle avec une passion personnelle pour Sophie Calle : Josy y frôle l’underground et se pare de mystère. Qui est le véritable client de l’ange ? Voici le pitch fourni par notre cher Wikipédia : « Joséphine vient en aide à Sandrine, une adolescente qui vient passer noël avec son petit frère Julien chez son père Martin. Seulement, Martin vit avec un homme. » Seulement, voilà, le taxi driver se révèle être homophobe et manque de renverser Thierry, le compagnon de Martin, au moment de l’arrivée de Joséphine. À elle de remarquer que « si je lui ai sauvé la vie à lui c’est qu’il doit être important dans l’histoire », ce qui fait absolument passer cet épisode du statut d’authentique certain à celui d’authentique méta.

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