Chères Édléiennes, chers Édléiens, en ce début d’année, Mens Sana a le plaisir de vous annoncer le lancement d’un nouveau projet : le Mois de la forêt !
Du 27 février à la mi-mars, votre AMAP préférée se mobilise autour de ces espaces remarquables que sont les forêts.
Lorsque l’homme moderne est arrivé en Europe, il y a environ 45 000 ans, notre continent était couvert de forêts primaires, exception faite de quelques sites. Pendant longtemps, l’espèce humaine reste en adéquation avec son environnement, et vit en tant que chasseur-cueilleur. L’apparition de l’agriculture modifie le paysage, la forêt devient alors le lieu sauvage, qui s’oppose aux lieux de culture, humains. Tantôt nourricier, tantôt vital pour se chauffer, ce dédale de végétation n’en reste pas moins mystérieux et redouté. Abri idéal pour les bandits en fuite, haut lieu de légendes et de superstitions en tout genre, la forêt est, en somme, un excellent vecteur d’inspiration.
Ainsi la forêt se révèle comme un thème idéal pour mêler art et écologie, ce qui constitue notre première motivation dans le choix de ce sujet.
Il est périlleux d’essayer de recenser toutes les iconographies d’arbres et forêts, tant ces sujets sont omniprésents. Quand les artistes se sont-ils intéressés aux arbres en tant que tels ?
La première représentation antique d’un jardin arboré est probablement la peinture murale conservée au British Museum de la tombe de Nébamon, présentant un bassin de lotus. Les arbres entourent le bassin avec la perspective rabattue typique de cet art. Le jardin de Nébamon est à la fois un témoignage des pratiques agricoles de l’Égypte ancienne, car on peut y reconnaître chaque essence d’arbre, et un symbole de la vie dans l’au-delà, les arbres accueillant la présence divine (une déesse est présente sur la représentation à droite).
Au Moyen Âge, le végétal, plus ou moins imaginatif, intègre les arts visuels. On retrouve des rinceaux, des branches, des entrelacs végétaux dans les enluminures ou sur des éléments d’architecture. L’arbre devient aussi, parfois, une métaphore du savoir. La religion chrétienne se sert de l’arbre pour lui associer de grandes métaphores comme l’arbre de la connaissance du bien et du mal, l’arbre de vie, et l’arbre de croix….
À la Renaissance, l’essor des botanistes et des sciences permettent une nouvelle vision classificatrice des espèces d’arbres. De nombreux scientifiques partent réaliser des croquis d’une partie ou d’un tout, pour ensuite faire des premières catégorisations. L’art des jardins se déploie peu à peu.
Entre le XVIe et le XXIe siècle, de nombreux artistes proposent des expérimentations artistiques, des catalogues, des herbiers, des observations scientifiques… Certains en viennent à protéger la nature (on pense bien sûr à Théodore Rousseau, mais aussi à Gina Pane au XXe siècle) ou essayent de le modifier par l’art (c’est ce qu’on observe avec Penone)….
Le livre de Zenon Mezinski L’arbre dans la peinture, publié aux éditions Citadelles & Mazenod, essaye de répondre à ces questions : qui se soucie véritablement de l’arbre dans la peinture ? Comment dessine-t-on un arbre, selon quel modèle ?
De plus en plus d’expositions adoptent d’ailleurs des thématiques liées aux forêts, comme le Palais des Beaux-Arts de Lille qui a clôturé en septembre dernier une exposition incroyable : La forêt magique. Celle-ci présentait des œuvres très diverses, mais toutes étaient le résultat d’un regard émerveillé et sensible de l’artiste sur les arbres. L’exposition offrait aussi un regard de la part de scientifiques spécialistes, et donc un point de vue plus porté sur l’écologie. On y apprend par exemple que “Tous les organismes vivants sont classés les uns par rapport aux autres non pas en fonction de leur ressemblance mais selon leur proximité génétique et donc leur degré d’apparentement. Tous les êtres vivants partagent entre eux un ancêtre commun plus ou moins proche. C’est la classification phylogénétique. Ainsi, les dauphins sont plus proches phylogénétiquement des humains que des saumons, qui pourtant leur sont plus ressemblants. Finalement les humains et les arbres ont un ancêtre commun qui vivait il y a 2 milliards d’années”.
C’est bien la seconde raison qui a poussé Mens Sana a choisir cette thématique. Nous souhaitons communiquer sur l’urgence absolue à préserver la forêt, aux heures des déforestations massives et des feux dramatiques annuels.
Au milieu du XIXe siècle, la plupart des forêts anciennes ont déjà disparu et, aujourd’hui, seule la forêt primaire de Bialowieza (Pologne) subsiste en Europe. Ce dernier refuge est d’ailleurs fortement menacé par le gouvernement polonais actuel, Andrzej Duda, président d’extrême droite, n’ayant pas une grande sensibilité écologique.
Chaque année, 15 millions d’hectares de forêt disparaissent. À l’échelle mondiale, la déforestation est responsable de 12 à 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce pourcentage étant de 40% pour le Brésil. Ce déclin des forêts est bien regrettable. Les forêts peuvent entre autres régénérer les sols, elles constituent des puits de carbone, abritent une grande biodiversité, produisent de l’oxygène…
Convaincu(e) par l’intérêt de la thématique ?
Dans le but d’approfondir le sujet, plusieurs évènements vont ponctuer le mois de mars. Mens Sana vous proposera notamment une médiation intitulée «Le chant des forêts» au Maif Social Club, le jeudi 2 mars de 17h à 18h. Une projection de film en partenariat avec le Ciné club est prévue le mercredi 8 mars.
Vous rêvez d’acquérir un titre de noblesse et votre forêt personnelle ? Mens Sana a ce qu’il vous faut : nous aurons la joie de vous convier à un concours artistique dont le premier prix vous changera en Lord écossais. Eh oui, rien que ça !
Tout ceci sera bien sûr accompagné de publications inédites sur des artistes ou des problématiques précises. Rendez-vous sur notre page Instagram ainsi que sur le blog de l’AMAP.
Alors ? Prêts pour ce mois de la forêt en notre compagnie ?
À très vite,
L’équipe de Mens Sana
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