J-3 GALA : Top 5 des fantômes du patrimoine parisien

Même si juin n’est pas le mois où l’on fête Halloween, il y a toujours des lieux où rôdent des spectres fascinants dans le Paris que nous aimons tendrement pour son patrimoine incroyable et ce, toute l’année ! N’avez-vous jamais ressenti des moments d’angoisse dans les couloirs du passé que nous arpentons pour découvrir de nouvelles merveilles, armés de notre carte d’étudiant de l’EDL ? Un  murmure dans une langue étrangère, le cœur battant, sensible aux moindres mouvements autour de vous ? C’est que l’on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre, dans ces somptueux lieux qui nous captivent autant qu’ils nous impressionnent… et parfois on peut craindre de tomber en pleine cérémonie de secte au chant tamoul comme dans Eyes Wide Shut de Kubrick ! Âmes sensibles, s’abstenir pour ce top 5 des fantômes du patrimoine parisien !

 

NUMÉRO 5 – LE MEURTRE DU MÉTRO

 

Alors que la voiture de première classe s’arrête station Porte-Dorée sur la ligne 8 dans le https___hansdejongfotografie.files.wordpress.com_2014_04_toureauxdetectuve12ème arrondissement, les six nouveaux passagers montant à bord découvre une belle femme rousse qui semble être assoupie. Alors que celle-ci se balance doucement, elle glisse peu à peu au sol et un médecin parmi eux craint le malaise de celle-ci. En l’assistant, il découvre alors un couteau Laguiole planté dans son cou et une mare de sang à ses pieds. La chose choque, d’autant plus qu’à l’ouverture des portes, la jeune femme était seule dans la voiture ! Le ticket de la victime, qui se nomme Laetitia Toureaux, a été poinçonné à la station précédente où elle était seule à être montée. Où est donc passé le meurtrier ? La presse s’empare du fait divers et Paris-Soir révèle ainsi qu’elle serait une espionne au service des Italiens chez qui elle est née. Vingt-cinq ans plus tard, en 1962, une lettre parvient à la police où un homme se disant médecin, affirme être l’assassin de la jeune femme qui l’avait éconduit alors qu’il était amoureux d’elle. Comment a-t-il pu s’échapper ? Il avoue avoir utilisé une “clé de pompier” pour passer d’une rame à l’autre pendant que le métro était en marche entre les deux stations. Mystère résolu alors, bien que d’après certains usagers du métro, un long frisson les parcourt encore à la station Porte-Dorée avec ce sentiment étrange que quelqu’un les observe lourdement… 

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NUMÉRO 4 – PHILIBERT ASPAIRT DANS LES CATACOMBES

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Qu’il est dur, lorsque l’on n’a pas l’aide d’une Ariane, de sortir d’un véritable labyrinthe souterrain ! Certains le savent bien comme Philibert Aspairt, portier du Val de Grâce. En empruntant un escalier qui se trouve dans la cour du couvent, l’homme s’aventure dans un dédale dont il ne reviendra jamais. Porté disparu et retrouvé seulement onze plus tard, il est identifié en 1804 grâce aux clés du Val de Grâce qu’il portait à sa ceinture. Il est depuis enterré sur place et une stèle érigée sur place indique ainsi : « À la mémoire de Philibert Aspairt perdu dans cette carrière le III (3) Novbre MDCCXCIII (1793) retrouvé onze ans après et inhumé en la même place le XXX (30) Avril MDCCCIV (1804) ». La stèle est aujourd’hui encore visible dans le Grand Réseau Sud, sous la rue Henri Barbusse, à proximité du boulevard Saint-Michel. Certain disent d’ailleurs encore croiser son fantôme errant dans les catacombes à la recherche de la sortie… Avis aux promeneurs nocturnes !

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NUMÉRO 3 – LE FANTÔME DE L’OPÉRA

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À l’opéra Garnier, qui n’a jamais entendu parler de la fameuse loge n°5 réservée au fantôme de l’opéra ? En effet, les directeurs de l’Opéra se voient réclamer 20 000 francs par mois de la part d’un certain « Fantôme de l’Opéra » qui exige que cette loge lui soit réservée. Mais qui cache derrière cette diaphane identité ? Le 28 octobre 1873, le conservatoire de la rue Peletier est en flammes. Ernest, jeune pianiste prodige, parvient à s’échapper de l’incendie bien que son visage est à moitié brûlé au troisième degré. Aquarelle d'André Castaigne illustrant la première édition américaine du roman (1911).jpgComble de malheur, sa fiancée ballerine du même conservatoire, succombe dans l’âtre de feu. Éploré, il se cache dans les souterrains de l’opéra Garnier en pleine construction où il pleure jusqu’à sa mort son amour perdu. Son cadavre n’est jamais retrouvé, sans doute confondu avec les corps des communards. En 1910, Gaston Leroux s’approprie cette histoire en la liant à d’étranges événements liés à la célèbre institution. Le grand lustre de la salle se serait décroché pendant une représentation du Faust de Gounod, tuant ainsi le spectateur assis à la place 13. Un machiniste est retrouvé un jour pendu, une danseuse décède en tombant d’une galerie. Un chat noir meurt accidentellement sur l’estrade conduisant à la scène, etc. De quoi inspirer le grand écrivain pour ses fameux personnages Christine Daaé, Erik ou encore le vicomte de Chagny !

 

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NUMÉRO 2 – BELPHÉGOR AU LOUVRE

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Tous les Édléiens doivent au moins voir un jour le film Belphégor, le fantôme du Louvre, dans leur vie ! En voici le synopsis : « Dans le Paris de l’an 2000, une momie aux pouvoirs maléfiques donne naissance à un fantôme nommé Belphégor, dieu des Ammonites. Celui-ci, à la nuit tombée, hante le musée du Louvre, dont la Pyramide de Peï est devenue le symbole universel. Tour à tour effrayant ou humain, ce fantôme a toutes les audaces et 7v7AyrW6HD9YTPkcXSuMEiyoOPZ.jpgsemble invincible.Un gardien est retrouvé mort aux pieds de sa statue. Martin, un électricien, mène alors l’enquête. Mais il est bientôt harcelé par des lettres signées de la main du fantôme… ». Et dans ces fameuses lettres justement, des symboles vont mener tout droit les héros à l’École du Louvre pour continuer l’enquête… Bien sûr, ce n’est qu’un film mais il n’empêche qu’on aime bien espérer que la momie du Louvre elle ne se réveille jamais… Quoique…

Les petits nouveaux, bon courage pour vos TDO d’Archéologie égyptienne !

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NUMÉRO 1 – LES FANTÔMES DU PÈRE LACHAISE

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S’il y a bien UN lieu à Paris qu’il faut visiter pour ses fantômes, c’est bien le cimetière du Père Lachaise qui compte au moins un million de morts enterrés en son sein ! Des messes sataniques clandestines s’y dérouleraient mais ce qui est certain c’est qu’il y a déjà des visiteurs que l’on peut croiser aujourd’hui psalmodiant des mots étranges devant la tombe d’Allen Kardec, père du spiritisme. D’illustres fantômes peuplent les rues de ce curieux village silencieux ouvert en 1804. Balzac, Molière, Chopin, Wilde, Ernst, Morrison, Piaf, Héloïse et Abélard. Je n’ai jamais eu d’affinité pour le monde mortuaire mais pour l’avoir visité une fois en novembre en compagnie d’un être cher, il y avait là une somptueuse douceur triste, un air nostalgique et rêveur, une tendresse muette qui lient ses tombes les unes et autres. Les pierres murmurent le nom des défunts mais la beauté des monuments funéraires et l’honneur d’être en présence de ces êtres immortels subliment de manière onirique cette irréelle, profonde et sereine rencontre… au point de nourrir une curieuse imagination chez certains. Je vous laisse le plaisir de découvrir cette jolie bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=iTwlga6hoY4

 

Laureen Gressé-Denois

EXPOPOTAME : Delacroix et Eugène, l’homme derrière l’artiste

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Coucou les loulous !

Bienvenue dans Expopotame, l’article où on décide si, oui ou non, on va voir une expo d’après son vernissage.

Aujourd’hui, on parle de “Delacroix et Eugène, l’homme derrière l’artiste”, la nouvelle exposition du musée Eugène-Delacroix réalisée par 10 étudiantes de l’École du Louvre.

Regardons tout de suite la bande annonce et quelques extraits du vernissage :

 

https://www.instagram.com/p/BtWGtK4jSd3/?utm_source=ig_share_sheet&igshid=1x7s6uh9py5il

 

https://www.instagram.com/p/BtljT9FHEqx/

 

https://www.instagram.com/p/BtlsV-BoDR8/?utm_source=ig_share_sheet&igshid=1r8h5on8hfi3b

 

Et c’est parti pour les punti :

Déjà, + 5 pour le brushing d’Eugène

+ 3 pour l’entrée gratuite

+ 5 pour la paire de chaussettes marocaines

– 7 pour les textes et cartels bas ou au sol

– 5 pour les cartels décalés en fonction de leurs oeuvres

+ 4 pour Delacroix et les moules (cherchez)

+ 7 pour la nouvelle technique de cuisson, le Dreux-Brézé

– 5 parce qu’on ne reconnaît pas Eugène sur l’affiche

– 3 pour les 40 polices d’écriture sur l’affiche

+ 5 pour l’absence de Comic sans MS

– 2 pour la présence d’une métope

+ 10 pour la présence des nombreux dessins de belles jambes d’hommes nus

+ 15 pour les tétons fluorescents

– 8 trop d’auditeurs

+ 9 pour la splendide vidéo formidablement tournée (et avec de beaux invités)

+ 2 pour les 2 Sardanapale

+ 3 pour l’arme blanche qui a passé la sécurité

– 2 pour l’écriture non inclusive

+ 6 pour la visite possible depuis le jardin

– 5 pour les toilettes à l’ancienne à l’extérieur du bâtiment

+ 2 pour l’éclairage zénithal (Françoise Mardrus rpz)

+ 20 pour le joli atelier

+ 3 pour avoir déniché le sosie d’Eugène (cherchez encore)

+ 10 pour le sex appeal d’Eugène

– 5 pour l’absence de Jean-Luc M.

– 4 pour les gens qui doublent pour l’ascenseur

 

Ça nous fait donc un total de 642 points. Nous irons voir l’exposition “Delacroix et Eugène, l’homme derrière l’artiste”, tous les jours jusqu’à sa fermeture. Mais on favorisera les dimanches 17 février, 3 mars, 7 et 21 avril et 5 mai 2019 à 15h pour des visites guidées avec les étudiantes de l’école, commissaires de l’accrochage.

 

Bisous les bobos, et à bientôt pour une autre expo !

 

Anna Aubourg, Elise Poirey et Jeanne Spriet

Mais quelle odeur avait Paris au XVIIIe siècle ?

On se le demande bien ! L’idée générale a toujours été de dire que Paris n’a jamais été autant polluée qu’aujourd’hui. Mais passons ces idées reçues bien trop simples pour atteindre les intellectuels que nous sommes. Il est bien évident que le XVIIIe siècle n’était pas une époque où il faisait bon vivre à Paris. La lecture du très précieux Tableau de Paris par Louis-Sébastien Mercier, publié en 1781, ou du moins de son chapitre intitulé « L’air vicié », et celui sur « Les latrines publiques », nous apporte un grand nombre d’informations. En effet cet ouvrage, au caractère documentaire essentiel pour les historiens du XVIIIe siècle nous décrit avec maints détails la ville de Paris. On apprend ainsi que l’air de la ville de Paris était extrêmement pollué, étouffant et rempli de relents d’excréments. Même en sortant de la ville, les odeurs de « gadoue et immondices » couvraient la campagne jusqu’à « une demie-lieue de la Capitale ». Les églises étaient également touchées, on peut donc lire que les fidèles évitaient ces bâtiments car « l’odeur cadavéreuse se fait sentir dans presque toutes les églises » et les arrêtés, décrets ou autres tentatives n’y faisaient rien, les morts étaient enterrés dans la ville et l’odeur y restait. Nombreux étaient donc les problèmes de notre chère cité. Mais l’un d’entre eux primait sur les autres, vous avez bien compris, on parle de celui des emmerdants quoique  nécessaires excréments. Les latrines publiques étaient très rares, on pourrait plutôt dire que la ville toute entière faisait office de latrines publiques. Les Tuileries par exemple (que l’on connaît plutôt bien), étaient un lieu particulièrement bien agencé, où (attention ancien français à venir) « Tous les chieurs se rangeoient sous une haie d’ifs, & là ils soulageoient leurs besoins. » et donc « les terrasses des Tuileries étoient inabordables par l’infection qui s’en exhaloit. ».

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