Le lembas

Pour ce numéro « Salé », j’ai souhaité faire découvrir à de jeunes novices de l’œuvre de Tolkien l’un des aliments les plus connus de son œuvre (ou rafraîchir les mémoires des initiés de ce grand univers).

Notre petit article prend donc ses racines dans l’œuvre la plus complète de Tolkien : le monde fantastique de la Terre du Milieu que je vous invite (si ce n’est pas déjà fait) à découvrir dans les livres et l’adaptation filmographique de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Cet homme, écrivain, professeur de lettres et poète, a imaginé tout un monde et son histoire pour soutenir les différentes langues fantastiques qu’il avait créées (comme les langues elfiques du quenya ou du sindarin). Pour la petite anecdote, le monde de la Terre du Milieu, dans l’esprit de J.R.R Tolkien, n’est que le récit de temps anciens menant aux périodes historiques que nous connaissons déjà. L’écrivain désirait créer toute une nouvelle mythologie du début des temps pour l’Angleterre, la patrie où il a le plus longtemps vécu (il est né en Afrique du Sud !).

Je souhaitais m’attacher à redonner toutes ses lettres de noblesse à un aliment très populaire de l’œuvre de Tolkien depuis l’adaptation filmographique de Peter Jackson : le lembas. Le lembas est un mot sindarin qui signifie « pain de Route ». Il était en effet fabriqué pour les expéditions et les voyages car c’est un pain fortifiant et revigorant qui, en plus de sa propension à être extrêmement nourrissant, peut rendre de la vigueur et effacer la fatigue. Il nourrit autant l’âme que le corps, et aide à conserver la volonté d’avancer même devant des obstacles ou des distances pouvant sembler insurmontables. 

Le lembas est un pain de fabrication elfique et, parmi ce grand peuple, seules les reines avaient le pouvoir de le conserver et de le donner si elles en jugeaient la nécessité. C’est ainsi que lorsque la Communauté de l’Anneau, constituée des principaux protagonistes du « Seigneur des Anneaux », se rend en Lothlórien, une forêt elfique, la dame Galadriel, sa gardienne, décide de leur offrir dans sa grande sagesse du lembas. Ce cadeau s’avère être déterminant pour la suite de l’histoire car il permet à deux des héros de survivre dans des terres arides et désolées ainsi qu’à deux autres de trouver le courage et la force de se libérer de leur captivité. 

A l’origine, le lembas fut créé par la Valië Yavanna, l’équivalent d’une déesse dans l’univers de la Terre du Milieu. Yavanna est la créatrice de toute la faune et de la flore de ce monde. Elle créa ce pain alors que les premiers Elfes devaient effectuer un grand exode de l’Est de la Terre du Milieu jusqu’à ses rivages Ouest (plongés sous les eaux au moment des livres et des films du Hobbit et du Seigneur des Anneaux et donc non visibles sur les cartes). La déesse se serait servie de grains de maïs ne poussant qu’en Aman, la terre des dieux. 

Cette préparation n’était connue que par certaines femmes elfes initiées spécialement par Yavanna elle-même. Elles seules pouvaient toucher le grain du lembas avant que celui-ci ne soit achevé. On les appelait les Yavannildi, les jeunes filles de Yavanna en quenya, une des principales langues elfiques avec le sindarin.  

Le lembas est donc essentiellement connu et vulgarisé par les quelques scènes d’humour mises en scène à l’écran par Peter Jackson et qui ont accentué sa popularité. Pourtant ce pain n’est pas qu’un gag de plaisanterie facile mais un élément important des plus connus des récits de J.R.R Tolkien et également une preuve très précoce de l’alliance entre les dieux et les Elfes, une alliance qui sera longue et parfois mouvementée entre ces deux parties et qui est à la base de la plus grande œuvre sur cet univers : le Silmarillion.

Pour finir, je n’aurais donc qu’un conseil à l’approche des vacances de Noël : plongez-vous (ou replongez-vous) dans l’incroyable œuvre du professeur Tolkien !

Crédit image : Pixabay, image posté par paxillop.

Cassandre BRETAUDEAU