Le combat de Cerbère contre Héraclès

Cerbère agité au premier plan, Virgile à ses côtés, Dante en retrait à l'arrière-plan, dans un paysage rocheux.

RUBRIQUE « CRÉATURES ET MONSTRES DE L’ANTIQUITÉ GRECQUE, DES ORIGINES ET L’ÉVOLUTION DANS LES ARTS MODERNES »

 

La représentation des monstres dans l’art se fait dès l’Antiquité, notamment chez les Grecs. Les monstres renvoient aux imaginaires et aux croyances de l’époque. Souvent des figures hybrides, ils incarnent pour les Grecs anciens des forces chaotiques, des dangers issus de la nature. La mythologie grecque s’est nettement enrichie par la présence de ces monstres, comme Méduse, le Minotaure ou encore les Sirènes, symbolisant souvent des tensions entre l’humain et le divin, l’ordre et le désordre.

Dans l’art grec antique, les monstres sont représentés sur divers supports, comme les céramiques, les fresques, les sculptures et parfois même les bijoux. Ces images servaient à illustrer les récits mythologiques, comme les triomphes des héros sur les forces malveillantes. Ces figures monstrueuses n’avaient pas qu’une fonction purement narrative, elles incarnaient également des peurs collectives comme la maladie, la guerre…

Cependant, au fil des siècles, l’art grec reste une source d’inspiration pour les artistes et ces images de monstres, ainsi que leurs mythes, perdurent. Les représentations de ces mythes vont être réinterprétées puisque l’intérêt pour la mythologie grecque persiste grâce à la redécouverte de textes antiques et de fouilles archéologiques, nourrissant ainsi de nouvelles visions des monstres dans l’art. Par exemple, à la Renaissance, les monstres sont considérés comme des symboles des passions humaines.

Ainsi, dès l’Antiquité grecque, et jusqu’aux temps modernes, les monstres ont évolué dans l’imaginaire collectif et artistique, témoignant parfois des transformations des peurs et des croyances humaines. Leurs représentations varient en fonction des réinterprétations d’artistes de l’époque, tout en continuant d’incarner des symboles puissants, à la fois du mystère et du surnaturel. Nous verrons donc au cours de cette rubrique trois monstres de la mythologie grecque, en commençant ici par la figure de Cerbère, gardien de la porte des Enfers.

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Interview : la Junior-Entreprise de l’École du Louvre

Au sein de l’École du Louvre, si vous empruntez l’escalier menant aux salles de classe, vous apercevrez sur la droite la vitre du local de la Junior- Entreprise. Nous sommes allées y faire un tour afin d’interviewer deux de ses membres :  Anaelle et Clélie. Nous leur avons posé une série de questions qui vous permettra de mieux comprendre le fonctionnement de la JE et qui peut-être, vous donnera envie d’intégrer l’équipe ou de devenir adhérent ! 

Quel poste occupez-vous à la J.-E. ?

A : Je suis étudiante en troisième année de premier cycle, en spécialité Anthropologie du patrimoine. C’est mon troisième mandat à la JE et cette année je suis la Présidente.

C : Je suis également en troisième année de premier cycle, en spécialité Archéologie du monde romain. C’est mon deuxième mandat et je suis Responsable événementiel.

Pourriez-vous expliquer ce qu’est la Junior-Entreprise ?

C : Nous sommes une association étudiante mais qui fonctionne un peu comme une petite entreprise et qui permet aux élèves de pouvoir se professionnaliser en faisant des missions rétribuées. L’adhésion est gratuite et cette année, on compte entre 120 et 140 adhérents. S’ ils souhaitent faire une de nos missions, les élèves sont sélectionnés lors d’un entretien (après avoir envoyé CV, lettre de motivation), et s’ils sont désignés pour effectuer la mission, ça leur permet d’acquérir des compétences professionnelles. 

A : Pour ceux qui souhaitent faire plus que des missions, ils peuvent rejoindre l’équipe de trente-deux membres qui fonctionne comme une petite entreprise. Chacun occupe un poste au sein des sept différents pôles. Ce sont les pôles présidence, trésorerie, ressources sociales, commercial qui est le plus gros pôle car il gère toutes les missions, qualité, prospection et communication. 

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Johann Heinrich Füssli : du rêve au cauchemar

Bienvenue au monde des rêves !

Rêver est quelque chose de merveilleux n’est-ce pas ? Pendant quelques minutes, quelques heures, vous embarquez dans une autre réalité, ou devenez quelqu’un d’autre. Si seulement nous pouvions passer des journées entières à contempler des œuvres emplies de rêves… quoique certaines tournent rapidement au cauchemar ! Peindre l’immatériel, l’irréel, plus qu’un sujet c’est le cœur de l’œuvre de Johann Heinrich Füssli. Ce peintre suisse naturalisé britannique n’a eu de cesse de sublimer le monde onirique dans sa douceur et son enchantement.

Il faut dire que le sujet est vaste tant les possibilités sont nombreuses. Représenter le rêve débute tout d’abord par la représentation du sommeil et le calme qui l’accompagne. Il vous suffit d’observer le Lycidas de Füssli peint entre 1796-1799 avec son jeune berger détaché de nous, déjà dans un autre monde au cœur d’une nuit bleue paisible. Le motif du berger endormi n’est d’ailleurs pas sans rappeler une autre œuvre, celle du Songe du berger, peinte vers 1793. Mais cette fois-ci nous entrons dans le rêve de ce-dernier entouré de fées dansantes et virevoltantes au-dessus de lui, le tout dans un jeu de clair-obscur et de courbes accentuant le caractère envoutant du tableau.

Si seulement tous les rêves pouvaient lui ressembler…

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Les poils, quelle horreur ! Retour sur l’exposition “Des Cheveux & Des poils”

Les filles, on se souvient toutes de ces moments de tortures où dans la salle de bain notre mère s’activait à démêler nos cheveux rendus fous par nos excursions aux bacs à sable et nos épopées de la cour de récréation. Pour ma part, je me vois encore me plaindre de douleur à ma maman qui me répétait inlassablement “Eh oui, il faut souffrir pour être belle, si tu ne t‘étais pas jetée dans ces buissons aussi”. Ainsi, nous sommes éduquées, dès notre plus jeune âge, à ce rapport entre apparence et sacrifice. Au collège, ce sont nos poils qui dérangent puis à l’âge adulte, nos racines. S’ensuit alors un cycle infini de rendez-vous chez le coiffeur et l’esthéticienne auxquels s’ajoutent des dépenses pour les meilleurs shampoings et rasoirs…

Si on cherche à remonter à l’origine de ces stigmates, on remarque que le cheveu et les poils sont pour les cultures gréco-romaines et judéo-chrétiennes, symboles de notre animalité, notre sauvagerie ; d’où la volonté de les “dompter” pour éloigner la bête qui est en nous. Par expansion, lorsque l’on nous éduque à “souffrir pour être beau”, on nous invite à arrêter nos comportements primitifs d’enfants pour intégrer le moule social, symbole de notre supériorité et de triomphe sur notre nature et instinct animal. C’est un mode de fonctionnement qui remonte donc à très loin mais qui interroge. De quelle manière et à quel degré l’agencement et la coiffure des poils humains participent à la construction des apparences ? C’est la question à laquelle tend à répondre l’exposition “Des Cheveux & Des Poils”.  Continuer la lecture

Sorcières !

Qui dit automne dit Halloween et bien évidemment les déguisements de sorcières. N’est-ce pas la saison parfaite pour se préparer un bon bouillon magique et caresser son chat noir ? 

Mais après tout, pourquoi parle-t-on autant des sorcières à Halloween ? Enfin je veux dire, font-elles si peur que cela ? J’aurai tendance à dire que oui, surtout lorsque nous sommes enfant. Quand j’étais petite, la nuit, je me cachais sous la couette car j’avais peur qu’une méchante sorcière sorte de dessous mon lit, comme la vilaine sorcière de Blanche-Neige (et j’imagine que je n’étais pas la seule… si ?). Dès notre plus jeune âge, nous rencontrons des sorcières que ce soit dans les dessins animés ou encore les livres de l’école (petite pensée pour La sorcière de la rue Mouffetard). 

Mais à vrai dire, l’imagerie de cette femme aux pouvoirs magiques a vraisemblablement toujours existé. C’est le cas dès l’Antiquité. Chez nos amis les Grecs, la sorcière est par exemple incarnée par Circé dans L’Odyssée d’Homère. C’est une femme puissante qui transforme les hommes en porcs pour lui tenir compagnie. Elle incarne donc la puissance mais aussi la terreur. Ulysse doit faire preuve de ruse pour ne pas terminer comme son équipage.

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« Le dessin est omniprésent » : au coeur de Paris, la galerie dHD

Pour commencer cette nouvelle année scolaire, nous vous présentons l’interview de la fondatrice de la galerie de dessin dHD située au cœur de Paris, dans le premier arrondissement, au 19 rue Jean-Jacques Rousseau. Une lecture qui, nous l’espérons, vous donnera envie d’en découvrir plus sur place…

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre galerie ?

Je m’appelle Camille Nagel et je suis la directrice et fondatrice de la galerie dHD ouverte en 2022. La galerie est spécialisée dans deux domaines artistiques auxquels je tiens particulièrement : le dessin et l’hyperdessin, d’où sont tirés le nom de la galerie : dHD (dessin Hyperdessin).

Lorsque j’ai ouvert cet espace, je souhaitais que ce dernier se démarque des galeries white cube et aseptisées où peu d’œuvres sont exposées et qui sont des lieux facilement intimidants pour les visiteurs. La galerie est par conséquent conçue comme un appartement dans le but de créer un espace plus chaleureux et convivial, à découvrir à condition de dépasser la demande de rendez-vous…

Dans le concept de la galerie, la scénographie a tout de suite été un point important pour moi. Comme je désirais que l’art investisse tout l’espace, j’ai fait le choix d’éléments de mobilier modulables, pour éviter par exemple de pas avoir à faire de trous dans les murs et pour que les objets exposés soient facilement déplaçables. Même la table est un support d’exposition. Ainsi les convives, lors des cocktails et des dîners, mangent au-dessus des œuvres et sont bien plus immergés dans l’art du dessin. Enfin, je souhaitais que l’accrochage permette d’exposer des dessins non encadrés, pour mettre en avant le dessin lui-même. J’estime que le cadre est un choix personnel qui revient au collectionneur.

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De Theda Bara à Musidora : dans la boîte à bijoux d’une actrice du cinéma muet

Si certains parmi vous ont visionné dernièrement le film de Damien Chazelle Babylon, ils se sont sans doute pris d’une passion fugace pour le temps du cinéma muet et ses figures incontournables. Si d’autres ont parcouru l’exposition du Petit Palais sur Sarah Bernhardt, ils se sont probablement questionnés sur l’importance des bijoux dans la vie d’une actrice. Faisons donc un petit pas de côté pour nous intéresser à un aspect anecdotique mais passionnant de la vie des actrices des Années folles : leur rapport aux bijoux, de Theda Bara à Musidora.

“I’d like to wear snake bracelets, brush my hair right back and wear long earrings.” 1

 

Le bijou, c’est d’abord la pièce de tournage, celle qui permet de briller dans le rôle-titre, et de transformer une fille de tailleurs de Cincinnati en princesse orientale née d’un cheikh au beau milieu du Sahara. C’est l’itinéraire qu’emprunte dès 1915 Theda Bara, nouvellement promue par les Fox Studios comme une de leurs actrices phares. En douze ans de carrière, un jeu expressionniste, un épais trait de khôl, et des parures savamment choisies font d’elle la première vamp du cinéma américain. La presse la présente au public comme l’incarnation du mal et de la tentation mêlés, son pseudonyme même étant l’anagramme d’”Arab Death”. Tous ses rôles sont à l’image de ce profil sulfureux : elle endosse tour à tour les costumes de Mme du Barry (bien avant Maïwenn !), Dalila, Esmeralda, Carmen ou encore Cléopâtre.

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De l’animation chinoise : La Bénédiction de l’officier céleste

La Bénédiction de l’Officier céleste ou pourquoi l’animation chinoise mériterait d’être plus connue et appréciée

 

Vous connaissez probablement l’animation japonaise par les films du studio Ghibli ou les séries de centaines d’épisodes maintenant disponible sur des plateformes de streaming comme Netflix, pour ne citer que Naruto, HunterxHunter, L’attaque des Titans et One Piece. En revanche je doute que vous soyez familiers avec ce que l’on appelle le donghua, l’animation chinoise produite en Chine. Beaucoup plus confidentielle et moins exportée, elle mérite pourtant toute votre attention et je souhaite vous en convaincre en prenant pour exemple La Bénédiction de l’officier céleste, désormais disponible sur Netflix. Ceci n’est pas un article pour dénigrer ou même comparer les deux types d’animation (chinoise et japonaise) mais simplement attirer votre regard d’intéressé de l’animation vers d’autres horizons. 

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Présentation d’un artiste contemporain : Robinson Haas

Le club Marché de l’Art vous propose un compte-rendu de sa récente entrevue avec l’artiste contemporain Robinson Haas. Voici une retranscription des propos de l’artiste.

Parcours :

Robinson Haas est né en 1995 à Lille. Très tôt, il souhaite s’orienter vers une carrière artistique et a une volonté de « créer des choses ». Il suit bac en Arts Appliqués puis un BTS en design graphique. Il est ensuite diplômé des Arts Décoratifs de Paris en Design d’objet. Il travaille un temps comme designer freelance, ce qui lui permet surtout de se consacrer en parallèle à sa pratique du dessin et lui laisse du temps pour développer ses recherches plastiques.

Robinson Haas travaille sur la question de répétition. Il commence ce projet pendant ses études en design graphique, avant même de rentrer aux Arts Décoratifs. Ce qui l’intéresse le plus à cette époque dans le graphisme, c’est le rapport au langage. Ses professeurs l’incitent à avoir une démarche expérimentale, il en retient un notamment, qui aimait déconstruire les typographies dans une logique de simplification à l’extrême pour atteindre des formes d’abstraction. Lui commence à dessiner à partir de la ligne, dans ce lien au langage, à la typographie et aux signes, ligne comme un signe primaire du langage. Cette ligne est mise en action par des protocoles. La notion de protocole l’intéresse particulièrement dans le processus de création, ce qu’il met en lien avec la musique pour laquelle la partition définit le jeu et cause une forme d’intellectualisation du processus. Continuer la lecture

Réflexion sur l’affaire Miriam Cahn : a-t-on encore besoin d’un art qui choque ?

Cela fait maintenant deux semaines que la polémique autour de Fuck Abstraction ! s’est tue.  Le tribunal administratif de Paris a conclu le débat judiciaire en déboutant les associations de protection de l’enfance, et en reconnaissant à Miriam Cahn un contexte de production et d’exposition qui garantit une juste compréhension de son œuvre, éloignée de toute lecture pédopornographique. Sans prendre ici position sur un débat déjà passé, tranché et enterré, il peut être intéressant de déplacer toute cette affaire sur un autre plan.

 

Si le sens de l’œuvre – et ce faisant, sa légalité – ont fait débat, tous les camps se sont accordés sur son caractère choquant. Tant les adversaires du tableau, qui y voyaient un contenu attentant aux droits de l’enfant, que Miriam Cahn elle-même, qui désirait dénoncer l’utilisation de la sexualité comme arme de domination en temps de guerre. Mais une œuvre d’art a-t-elle encore besoin aujourd’hui de choquer le spectateur ? Continuer la lecture