Présentation d’un artiste contemporain : Robinson Haas

Le club Marché de l’Art vous propose un compte-rendu de sa récente entrevue avec l’artiste contemporain Robinson Haas. Voici une retranscription des propos de l’artiste.

Parcours :

Robinson Haas est né en 1995 à Lille. Très tôt, il souhaite s’orienter vers une carrière artistique et a une volonté de « créer des choses ». Il suit bac en Arts Appliqués puis un BTS en design graphique. Il est ensuite diplômé des Arts Décoratifs de Paris en Design d’objet. Il travaille un temps comme designer freelance, ce qui lui permet surtout de se consacrer en parallèle à sa pratique du dessin et lui laisse du temps pour développer ses recherches plastiques.

Robinson Haas travaille sur la question de répétition. Il commence ce projet pendant ses études en design graphique, avant même de rentrer aux Arts Décoratifs. Ce qui l’intéresse le plus à cette époque dans le graphisme, c’est le rapport au langage. Ses professeurs l’incitent à avoir une démarche expérimentale, il en retient un notamment, qui aimait déconstruire les typographies dans une logique de simplification à l’extrême pour atteindre des formes d’abstraction. Lui commence à dessiner à partir de la ligne, dans ce lien au langage, à la typographie et aux signes, ligne comme un signe primaire du langage. Cette ligne est mise en action par des protocoles. La notion de protocole l’intéresse particulièrement dans le processus de création, ce qu’il met en lien avec la musique pour laquelle la partition définit le jeu et cause une forme d’intellectualisation du processus. Continuer la lecture

Le Salon d’automne, 113 ans d’histoire et quatre points clés

Dans quelques jours s’ouvre l’édition 2016 du Salon d’automne, sur les Champs-Élysées. L’occasion de découvrir un des trois salons historiques toujours en activité, à l’esthétique contemporaine assumée. En voici quatre points clés :

• 1903, quand tout a commencé

En 1903, c’est un peu « l’avant-garde avant les avant-gardes » qui se réunit pour créer le Salon d’automne. Frantz Jourdain et Hector Guimard (architectes), George Desvallières, Édouard Vuillard et Félix Vallotton (peintres) et Eugène Carrière (sculpteur) donnent le ton : ce salon sera celui de la « fraternité des arts ». La suite de l’histoire, tout le monde se doit de la connaître… (spoiler : Matisse, Derain et leurs compères font scandale dans la salle 7 à cause de leurs peintures disposées autour de sculptures néo-florentines, menant à une « orgie de couleurs » dans « la cage aux fauves »)

Pour un résumé plus complet de l’histoire du Salon, nous vous invitons à lire un article publié par Valentine Chartrin dans notre numéro Criminalité(s) (septembre 2015).

• démocratiser l’accès à l’art le plus contemporain

La promotion de l’art contemporain, ou « l’art du maintenant, tout de suite » est évidemment LA raison d’être du Salon d’automne. Dès ses débuts en 1903, le choix de l’automne — c’est-à-dire une exposition courant novembre — est l’occasion pour les peintres de présenter les productions les plus  actuelles réalisées durant l’été. Depuis, près de 800 artistes sont présentés chaque année, dans des styles qui s’étendent dans des médiums aussi différents que la peinture (figurative ou abstraite), la photographie, la sculpture ou « l’art digital » qui exploite les possibilités offertes par les outils numériques. En plus, l’accès au salon est gratuit.

• un couloir sans discorde

Grand Palais, porte C. Ici se trouvent les bureaux du Salon d’automne… tout comme ceux du Salon des artistes français et du Salon des artistes indépendants. Pour quelqu’un venant de l’École du Louvre (ou ayant un intérêt prononcé pour les débauches et querelles des salons historiques en compétition à la fin du XIXsiècle), la situation prête à sourire. En fait, le calme règne lorsque vous traversez le couloir filant droit vers le bureau automnal. Mieux : venez-y faire un stage, et vous aurez le privilège de déjeuner en compagnie des différents employés des salons, tous très sympathiques…

Astuce « s’il n’en restait qu’une, je serai celle-là » : Le bureau du Salon d’automne possède un modeste (enfin, en occultant le fait que nous soyons inside zeu Grand Palais) mais magnifique balcon donnant sur le Jardin de la Nouvelle-France. Si c’est pas beau.

• un esprit familial

Depuis sa création, le Salon d’automne est géré par des artistes sociétaires qui en assurent le jury, la promotion et la publication d’un catalogue. Ce travail bénévole est complété par un bureau où deux employés s’occupent des inscriptions, du catalogue, du fonctionnement administratif du salon… (et c’est ainsi qu’il y a des possibilités de stage à la clé !)

Finalement, le Salon d’automne est une association où tout le monde se connaît si bien qu’il est impossible de ne pas s’y sentir un peu chez soi. Échanger avec des artistes venus déposer quelque dossier — devrait-on plutôt dire partager quelques mots — est une expérience de stagiaire si intéressante qu’on en oublierait presque pourquoi les conversations se dirigent, au gré des rencontres, entre danses traditionnelles du Cambodge et psychanalyse freudienne…


Salon d’automne 2016salon-automne-2016-affiche
du 13 au 16 octobre sur les Champs-Élysées