Interview exclusive d’Anaïs Ripoll, auteure du roman « Le Secret de l’École du Louvre »

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La rédaction a rencontré Anaïs Ripoll, ancienne élève de l’École, qui a publié début 2019 un roman directement inspiré de ce cadre d’études : quatre étudiantes de l’EDL mènent leur enquête pour retrouver un tableau volé au Louvre ! Et l’équipe administrative et pédagogique de l’École ne semble pas étrangère à cette affaire…
Nous avons donc sauté sur cette belle occasion, pour vous faire découvrir l’auteure et son œuvre à travers cette interview. Nous tenons à la remercier sincèrement et sommes honorées de pouvoir partager cela avec tous les élèves. En espérant que cela vous plaise, et vous donne envie de vous plonger dans son roman !

 

Louvr’Boîte : Bonjour !
Anaïs Ripoll : Bonjour à vous !

 

Tout d’abord, pourriez-vous vous présenter rapidement ?


A.R. : Je m’appelle Anaïs Ripoll, j’ai 32 ans, et je suis originaire du Vaucluse, près de Carpentras. Je suis arrivée à l’École du Louvre à 19 ans, c’était en 2006 : ça passe très vite ! J’ai fait le Premier Cycle et je suivais les cours de spécialité Art du XXème siècle. J’ai rencontré à l’Ecole des super copines, que j’ai toujours. Le Da Vinci Code était sorti peu de temps avant, ça avait fait un carton et il y avait un fort engouement et on jouait beaucoup là-dessus au niveau du Louvre, des touristes. Moi, j’arrivais de province, je ne savais même pas prendre le métro, et je me suis retrouvée propulsée à l’Ecole du Louvre, à Paris. C’est là que j’ai commencé à imaginer, d’abord par plaisir, une parodie du Da Vinci CodeAprès l’École, j’ai fait un Master marché de l’art à l’ICART (Institut supérieur des carrières artistiques) à Paris, durant lequel j’ai réalisé mon mémoire sur le trafic des objets d’art. Vous verrez que ça a un rapport avec le roman … Ensuite, j’ai fait ma licence de droit à la Sorbonne, par correspondance. Et à côté je faisais des stages en salle des ventes, à Drouot.  J’ai donc passé 7 ans à Paris et j’ai fini par rentrer dans le Sud au terme de cela, et aujourd’hui je suis commissaire-priseur à Toulouse.

 

Votre métier est donc bien commissaire-priseur, vous n’êtes pas du tout romancière de métier et vous n’avez, pour l’instant, sorti que ce roman : quelle est la genèse de ce projet ?


A.R. : C’est un livre qui représente vraiment mes années à Paris, auxquelles je suis très attachée, qui a au départ été écrit pour mes copines. L’idée étant d’immortaliser tous nos délires, les garçons sur lesquels on craquait un peu, les profs, les surnoms qu’on leur donnait, et puis se souvenir des cours. Vous verrez, il y a toute l’angoisse de découvrir les cours sur la préhistoire, le côté génial de découvrir les TDOs… Je l’ai d’abord fait pour elles. Ensuite c’est devenu un peu mon secret à moi, c’est-à-dire qu’il a dormi dans mon ordinateur pendant des années, et de temps en temps quand j’avais un coup de nostalgie je le reprenais. Et puis, finalement, je me suis prise à mon propre jeu.
Au départ, c’était une parodie du Da Vinci Code, avec un tableau qui disparaît, puis je l’ai vraiment peaufiné. J’ai décidé d’approfondir l’intrigue, et si j’ai choisi mon sujet de mémoire sur le trafic des objets d’art, c’était aussi pour enrichir le roman. Donc j’ai enrichi avec des anecdotes historiques, des données sur la question du vol des objets d’art. Et puis voilà, après 10 ans, j’ai décidé qu’il avait assez dormi dans mon ordinateur, et je voulais vraiment rendre hommage à ces années-là, à mes copines, qui ont été hyper contentes d’être replongées dans ces années. C’est comme ça que ça s’est fait !

 

Très bien ! Vous gardez donc un bon souvenir de vos années à l’École ? Peut-on même parler de nostalgie ?


A.R. : Oui, oui. Je pense que ça reste une école et un cursus qui sont vraiment uniques, c’est une très très grande chance de faire l’École du Louvre. J’ai parlé à beaucoup de gens qui ont fait le cursus Histoire de l’Art mais à la fac, et qui sont envieux. Ça reste des années très insouciantes et j’ai vraiment voulu garder ça dans l’histoire : les héroïnes ont 20 ans et donc des préoccupations de leur âge (rires). Quelquefois, elles sont un peu naïves, innocentes, fofolles et ont parfois du mal à se concentrer sur l’enquête parce qu’il y a des histoires de garçons, etc. J’ai essayé de garder cette fraîcheur que j’avais quand j’avais 20 ans, à l’École du Louvre.

 

Pour ce qui est du roman en lui-même : il s’agit d’une fiction, mais elle est donc directement inspirée de lieux réels, de professeurs que vous avez eus, de vos amis etc. ?


A.R. : Oui, tout à fait. C’est une base réelle, allant des professeurs, en passant par les personnes du pôle pédagogique, et jusqu’à la directrice de l’époque elle-même, dont j’ai changé le nom. J’ai changé les noms de tous les personnages réels, mais ils sont reconnaissables quand même, avec les descriptifs et même les noms ressemblants. Donc c’est vraiment inspiré de personnages réels mais toute l’intrigue, elle, est totalement inventée. Il n’y a jamais eu de vol de Raphaël au Louvre, du moins, je ne pense pas (rires), et je ne veux pas spoiler mais en tout cas, les héroïnes vont déceler quelque chose de pas très net qui se trame au niveau de l’équipe pédagogique de l’École du Louvre…

 

Vous évoquez l’intrigue du roman : elle part d’un vol de tableau de Raphaël au Louvre, qui entraîne une enquête menée par les quatre héroïnes, élèves à l’École du Louvre, c’est bien cela ?


A.R. : En fait, elles ont cours dans le Louvre, et à ce moment-là elles assistent à un casse absolument spectaculaire, où un tableau est volé sous leurs yeux. À la fois traumatisées et fascinées par ce qu’elles ont vécu, elles décident de mener une enquête parallèle à celle de la police. Elles commencent alors à farfouiller, à fouiner, et mettent le nez dans des choses qui les dépassent, qui sont d’une dimension vraiment plus grave que ce qu’elles pensaient. Elles se retrouvent prises dans un engrenage, puisqu’elles dépassent les limites, elles cambriolent le directeur, reçoivent des lettres anonymes de menaces…elles ne s’en sortent plus, et ça devient une course contre la montre pour démanteler cette histoire avant d’être prises au piège.

 

Vous avez dit que ce projet avait dormi dans un ordinateur pendant des années. Quand vous avez pris la décision de vraiment en venir à bout et de publier ce roman, êtes vous revenue sur les lieux en question pour vous en (ré)imprégner ?


A.R. : Comme je suis restée sept ans à Paris mais seulement trois ans à l’École du Louvre, j’y suis retournée régulièrement, effectivement. J’ai passé beaucoup de dimanches à flâner au Louvre, me suis vraiment imprégnée de ça durant toutes mes années parisiennes. Ensuite, je l’ai terminé de mémoire, quand j’étais à Cannes, dans le Sud.
Et tout cas, dans un second temps, mon rêve ULTIME aujourd’hui serait d’organiser une dédicace dans le hall de l’École, ça serait extra ! Au moment de l’écriture, je n’aurais jamais pensé le publier, ça restait vraiment un projet personnel et top secret, et puis je me suis dit : « allez, on n’a qu’une vie, soyons fous ». Donc ça serait fou de réaliser ça.
En plus, je n’ai même pas cherché d’éditeur, je voulais le sortir pour le plaisir. Donc je l’ai mis en ligne sur Amazon, où vous pouvez créer votre livre en ligne. J’ai créé une page Facebook pour inviter mes amis, et j’ai balancé le lien, en disant « eh bah voilà, surprise, j’ai écrit un roman, je ne l’ai jamais dit à personne, donc si ça vous intéresse, allez jeter un œil ». Et en fait ça a créé une espèce de mini buzz, parce que j’en n’avais jamais parlé. Les gens m’ont dit « mais t’as ça depuis 10 ans, t’es sérieuse ? », et tout le monde a relayé. Donc j’ai eu la presse locale (de chez moi) qui m’a interviewée, je suis passée à la radio, j’ai fait ma première séance dédicace à la Galerie Polka, une galerie photo très connue dans le Marais. Tout est allé très vite après ça et il y a eu vraiment un engouement au moment de la sortie, alors que je n’avais pas du tout envisagé ça. Comme je vous l’ai dit, il n’y avait pas de volonté professionnelle, de chercher un éditeur ou quoi que ce soit, mais par la suite, vu le mini-succès que ça a eu, je me suis dit : « allez, on continue la promo et on va au bout du bout du délire ».

 

Ça a l’air d’être le cas, mais n’avez-vous eu que des bons retours après la publication ?


A.R. : Oui ! Et je suis contente parce que je commence à avoir des partenaires super importants. Bon, évidemment, le partenaire suprême c’est l’École du Louvre, puisque le public est très ciblé étudiants en Histoire de l’Art. Donc avoir un article dans le Louvr’boîte, c’est juste génial car il y a beaucoup d’étudiants au Louvre. Je vais aussi avoir un article dans la Gazette Drouot, qui est l’hebdomadaire des ventes aux enchères auquel tous les commissaires-priseurs sont abonnés. Ça vient de tomber et j’aurai bientôt l’article : là c’est un très gros partenaire. Effectivement, petit à petit, j’ai vraiment des gens qui me tendent la main et qui s’enthousiasment.

 

Le fait d’avoir un article dans la Gazette Drouot, pensez-vous que ça peut vous donner aussi plus de visibilité dans votre métier même de commissaire-priseur ?


A.R. : Non, je ne pense pas, enfin peut être qu’il y aura des curieux qui vont acheter le livre, mais ça ne va pas me rapporter de nouveaux clients. En revanche c’est un tout petit milieu, effectivement, on se connaît tous, et je pense que ceux qui me connaissent, qui m’ont connue ou qui m’ont eue comme stagiaire seront vraiment amusés ou émus, en se disant : « c’est chouette, Anaïs a écrit un roman ». Voilà, je pense que c’est plus une question d’amuser et de faire plaisir, je ne pense pas que ça puisse me ramener une clientèle. 

 

Tout cet engouement vous a-t-il donné envie de continuer l’aventure, d’écrire une nouvelle fois ? Une suite, peut-être ?


A.R. : Effectivement, tous ceux qui l’ont lu m’ont demandé la suite (rires), tous m’ont dit que les personnages étaient très attachants, et pourquoi cela ? Je pense que c’est parce qu’ils sont réels, justement, inspirés d’anecdotes réelles, de gens géniaux et donc ce côté authentique a vraiment touché les gens. Malheureusement, et encore une fois sans spoiler, vous verrez que l’histoire n’appelle pas forcément à une suite, donc il n’y aura pas de tome 2. Par contre, oui, ça m’a donné envie d’écrire ! Ça ne sera pas sur les années parisiennes, parce que je pense qu’on n’écrit bien que quand on est immergé dans quelque chose, et c’est vraiment quelque chose que j’ai écrit au jour le jour, dans le tourbillon École du Louvre, parce que j’étais au cœur des cours, au cœur de ces gens, au cœur de l’intrigue, finalement. Donc si j’écris un autre roman, ça ne sera pas dans ce contexte-là. Je pensais plutôt faire un projet de saga familiale, un peu à la Marcel Pagnol, quelque chose de plus proche, plus personnel, au niveau de la famille, et en rapport avec le Sud.

 

Du coup, tout cela vous a quand même attirée vers l’écriture…


A.R. : Oui, vraiment. J’ai toujours eu des facilités au niveau de l’écriture, que ce soit en cours ou autres. On me donnait toujours les communiqués de presse, les mails, etc. J’ai toujours été à l’aise à l’écrit, et c’est vrai que quand on commence à écrire, on devient vite accro et on a envie de continuer !

 

Qu’est-ce qu’on pourrait vous souhaiter pour la suite, et pour continuer à faire vivre ce roman ?

A.R. : Comme je vous l’ai dit, ce qui serait super c’est que si, à la suite de votre article, les gens de l’Ecole du Louvre sont intéressés et curieux et que le BDE aussi trouvait l’article chouette, ce qui serait génial c’est qu’on demande l’autorisation à l’Ecole de mettre un petit bureau et d’organiser un moment de partage, pour que la boucle soit bouclée. C’est une aventure impensable pour moi, ça serait super. Voilà le mieux que l’on puisse me souhaiter !

 

LB : Merci beaucoup pour vos réponses. En tout cas, je crois qu’à la rédaction, on a tous très envie de lire ce roman !
A.R. : Merci à vous, et à bientôt j’espère !

 

Interview menée de concert par Inès Amrani et Jeanne Spriet pour le compte du Louvr’Boîte

 

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Il est possible de se procurer le roman Le secret de l’École du Louvre en :
– le commandant sur Amazon
– le commandant sur la Fnac / Cultura 
– le commandant chez n’importe quel libraire (si l’on veut faire vivre plutôt les petits libraires !)

Retrouvez aussi Anaïs Ripoll sur sa page Facebook : 

 

Interview : Mauvais Genre(s) – Club LGBTQIA+ du BDE de l’École du Louvre

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Paris, dimanche, 12h. Votre rédaction préférée part bruncher (dure journée de boulot n’est-il pas?). Qu’en avez-vous à faire vous demandez-vous? Eh bien déjà moins de graine, et puis nous brunchons de manière studieuse! Ce brunch, organisé par Mauvais Genre(s) pour accueillir leurs nouveaux membres, fut l’occasion pour nous d’enquêter sur leurs projets à venir.

 

Pour cela Stephany, la présidente, Kevin, le responsable du pôle écoute et Marco, le responsable du pôle blog, ont accepté de répondre à nos questions.

 

Pouvez-vous nous présenter le club en quelques mots ?

Stephany : Nous sommes un club qui a pour but la visibilisation des élèves LGBTQIA+ dans l’enceinte de l’EdL et la création d’un espace positif et safe pour ces étudiants en particulier. Safe ça veut dire que c’est un espace où des personnes qui habituellement subissent des discriminations savent qu’elles sont dans un milieu où ces micro-agressions ou ces plus graves agressions -comme les agressions homophobes, les insultes- ou même juste des propos déplacés n’apparaîtront pas, ou en tous cas s’ils apparaissent seront repris et corrigés par les membres du club et/ou par les personnes concernées directement.

Les missions du club sont des missions de partage, d’écoute, de prévention et de vulgarisation, que ce soit de la vulgarisation des termes et des pratiques LGBTQI+, d’Histoire de l’Art queer, … On essaie de mettre à disposition un bagage pour que les personnes LGBT au sein de l’École -et au-delà si on a un impact au-delà- puissent s’approprier l’héritage, les aspects et les concepts de leur communauté. Et aussi pour que les personnes qui ne fassent pas partie de la communauté LGBT, donc les personnes hétérosexuelles cisgenres, puissent comprendre ces aspects et puissent avoir un moyen d’apprendre et du coup de pouvoir comprendre les personnes qu’ils et elles côtoient tous les jours dans l’enceinte de l’École; et que par conséquent on arrive à étendre l’espace safe à l’intérieur du club, idéalement -c’est utopique- à toute l’École.

 

Kevin, est-ce que tu peux nous parler un peu plus du pôle écoute ?

Kevin : Bien sûr! Le pôle écoute on le conçoit comme un espace bienveillant et inclusif de la santé étudiante queer à l’Ecole du Louvre. Il est né après un besoin clair de prise en charge de la santé mentale à l’École.

Stephany : Et puis ça a été quelque chose qui a été évoqué vraiment dès la création du club. À la première assemblée générale de Mauvais Genre(s) en juin 2018 cette ambition est quelque chose qui est sortit très rapidement et qui a très vite mobilisé les gens présents à l’assemblée générale, en disant qu’on avait besoin et que c’était nécessaire qu’au sein du club il y ait une cellule d’écoute.

Kevin : Cette cellule d’écoute peut s’appliquer différemment, on propose aux étudiants de nous contacter sur les réseaux sociaux, par mail ou par discord. Et à partir du 22 octobre, tous les deux mardis, on va avoir une permanence à l’École. On souhaite vraiment avoir une présence qui soit pérenne, qui change la donne à l’École et change le stigmate de la santé mentale en fait. On la voit très négative et on n’en parle pas, on nous apprend à ne pas exprimer nos sentiments, à avancer, et c’est une chose contre laquelle j’aimerais lutter.

Le pôle écoute se compose vraiment de plusieurs personnes différentes et qui se complètent je dirais. On aimerait que chaque aspect de chaque personne du pôle écoute puisse aider les personnes concernées. Il y a des personnes racisées, trans, non cis (n.d.l.r. : cisgenres), qui viennent de différents milieux sociaux, qui ont vécu différemment l’École et qui sont à différents stades de leur vie au niveau de leur âge, de leurs études, … Ça me paraît très important.

Une fois par mois on aimerait organiser un événement pour avoir un contact avec les gens en plus de cet aspect toujours très …. On est là pour parler des mauvaises choses mais on aimerait aussi pouvoir parler des bonnes, et donc une fois par mois on ferait une table ronde où l’on veut vraiment échanger avec tout le monde.

Et pour moi l’objectif premier du pôle écoute c’est de mettre en place une liste de personnel de santé que l’on veut le plus inclusif et bienveillant possible ; après bien sûr on ne pourra pas s’assurer totalement de ces faits mais on essaie de rediriger les gens vers des professionnels qui leur conviennent.

 

Marco, est-ce que tu peux nous présenter le blog, qui a été créé cette année c’est ça ?

Marco: Alors non le blog a été créé l’année dernière….

LB: Ah ok, pardon

Marco : Mais c’est compréhensible parce que le blog a été créé l’année dernière, il a été lancé en ….

Stephany : … en janvier

Marco : Janvier ? Si tard ? Ouais, en janvier de l’année dernière. En fait créer ce blog c’est une idée qui était présente assez tôt dans Mauvais Genre(s) et qui a été à la charge du pôle comm’ l’année dernière. Effectivement le problème c’est que l’année dernière l’animation du blog a été quelque peu hésitante, c’était une année test.

Stephany : Et puis le fait est que la comm’ était trop occupée pour pouvoir se consacrer au blog.

Marco: C’est ça, et du coup la création d’un pôle spécifique cette année va rendre la chose un peu plus rigoureuse dans l’organisation, on va essayer d’avoir une véritable ligne éditoriale on va dire, pour le blog. Et surtout plus qu’une plateforme de blog où l’on écrit juste des billets sur ses ressentis -qui vont exister, c’est ce qu’on va appeler des billets d’humeur- on veut s’en servir comme une plateforme de vulgarisation où l’on va pouvoir écrire des choses à la croisée des thématiques LGBT+ et/ou queer et des disciplines enseignées à l’école, que ce soit l’Histoire, l’Histoire de l’Art, l’archéo, l’anthropo, les sciences du patrimoine, les musées, les archives … Oui je pense que j’ai fait le tour *rires*

En fait c’est une volonté de vulgariser et de montrer que nos identités, ou plutôt des identités non cis-normées et/ou non hétérosexuelles, ont pu marquer l’Histoire, être parfois des inspirations, et des moteurs de création. C’est aussi une volonté de se placer « académiquement » on va dire -même si c’est de la vulgarisation on tend à une certaine rigueur scientifique- dans un monde qui est très peu dvpé en France en fait. Le champ de l’Histoire de l’Art queer se développe petit à petit dans le milieu anglo-saxon par exemple, il existe, mais en France c’est encore assez récent et il n’y a pas de lieu de diffusion de ce savoir. Donc nous ce qu’on a envie de faire de notre côté c’est d’expérimenter sur ça. Et ça reste un journal étudiant, qui a quand même visée à produire du savoir, à former nos élèves à l’écriture et à diffuser au plus grand nombre.

Stephany : et à partager les événements.

Marco : Et à partager effectivement: le blog c’est aussi un lieu de partage d’événement, même s’il n’a pas encore la même visibilité que nos autres réseaux sociaux. On va pouvoir parfois y expliquer plus en avant les événements qu’on fait. L’année dernière j’avais par exemple expliqué un peu plus l’origine de la journée de la jupe quand on avait fait notre événement avec le Défilé de l’Histoire. ça va être aussi le lieu où on va pouvoir relayer les événements du pôle écoute : l’année dernière on avait fait des comptes-rendus des LGBookT, qui sont les clubs lecture on va dire du pôle écoute. On va pouvoir aussi y relayer le pôle culture, qui a été nouvellement créé et qui va se charger de l’activité culturelle “IRL”, j’ai envie de dire, de Mauvais Genre(s) : donc des conférences, des visites, des partenariats avec des artistes. 

Donc en gros le but du blog c’est de devenir un lieu de diffusion d’une vie culturelle et historique LGBT+ en fait.

 

Est-ce vous vous sentez soutenus et écoutés par l’École ?

Kevin : J’ai rencontré moi-même l’administration plusieurs fois et une fois avec Stéphanie. On sait qu’ils nous supportent et qu’ils nous soutiennent, après je pense qu’ils peuvent faire plus et qu’ils devraient aussi plus se remettre en question. Ils sont bienveillants et ils le revendiquent, mais on pourrait peut être aussi se demander pourquoi, avant qu’on arrive, ces changements n’ont pas eu lieu. Après ils sont en train de s’effectuer, et surtout grâce à Mauvais Genre(s): Stéphanie et Lexie ont rencontré une grosse partie de l’administration mercredi dernier (n.d.l.r. : le 9 octobre) et on essaie de mettre en place avec elle un rapport qui est sain et transparent. Dans l’idée on veut en être une prolongation chez les étudiants et un intermédiaire entre elle et les étudiants.

Stephany : Oui, plus qu’une prolongation, être un intermédiaire. Il ne faut pas non plus que les gens pensent qu’on est le petit toutou de l’administration. 

Kevin : Non et puis s’il faut s’opposer à eux on est là!

Stephany : Non c’est vrai que l’administration est derrière Mauvais Genre(s) depuis le début en fait et j’ai rencontré très régulièrement Mr Raffalli l’année dernière. J’ai rencontré Mme Bador et Mr Raffalli ensemble l’année dernière et cette année, à chaque fois pour leur présenter le club, nos projets, ce qu’on voulait faire. Avec Kevin on a été invités à la réunion de service de mercredi matin (n.d.l.r. : le 9 octobre) pour parler un peu de transidentité aux membres de l’administration; ce sont Mr Raffalli et Mme Bador qui se sont occupés d’inviter les gens et ils ont fait venir la scolarité, les ressources humaines et les relations internationales. Ce qui fait que l’on avait facilement une bonne vingtaine voire plus de personnes devant nous qui nous ont écouté pendant une bonne demi-heure/40 min avec Lexie à leur expliquer les tenants et les aboutissants des difficultés des étudiants trans, ce que nous on pensait, les suggestions que l’on pouvait leur apporter pour faire en sorte que ça se passe mieux pour eux, pour alléger la procédure.

*qqn toque à la porte* « désolé y a eu un tout petit accident …. » ‘’j’ai entendu, qu’est-ce que tu cherches ? ‘’ « euh des éponges » […]

Donc oui on leur a expliqué les problèmes que rencontrent les élèves trans, les suggestions que nous on voyait, tout en sachant que c’est une administration et …

* qqn toque à la porte* « désolé est-ce que tu as aussi des serpillères ? »

Marco : Tu vas avoir tout ça sur l’enregistrement *rires* 

Stephany : Ce sera un petit divertissement ! Bonjour Inès, j’espère que c’est pas trop chiant! * rires* Oui donc tout en sachant qu’il y a un cadre administratif fixe avec lequel on est obligé de faire avec parfois, et que eux sont obligés de faire avec aussi. Mais voilà leur expliquer comment ils pouvaient malgré tout, au-delà des impératifs d’administration, rendre la chose plus facile pour les étudiants queer et plus particulièrement les élèves trans.

Pour le reste je sais que Claire Barbillon a été très très claire avec les autocollants (les fameux), elle a réagit déjà très vite et aussi elle a très clairement dit, enfin pas officiellement mais elle a dit à l’un de nos membres qu’elle comptait être très vigilante sur ça ; quand je dis « ça » c’est tout ce qui est homophobie, racisme, ces questions-là. Et que s’il y avait la moindre chose qui se produisait dans l’enceinte de l’Ecole il fallait le signaler immédiatement et qu’il y aurait des conséquences immédiates. Elle nous l’a aussi confirmé de nouveau lorsque nous avons été reçus par elle et Mme Bador la semaine qui a suivi.

Donc je dirais que oui, on est soutenus par l’administration. Après ça reste une administration et forcément ils ne sont pas forcément conscients de tout, et c’est ce qu’on essaie de faire nous de notre côté en dialoguant avec eux et en leur mettant à disposition justement ce que je disais tout à l’heure, c’est-à-dire vulgariser les concepts et les aspects de la communauté queer et tout ce qui en découle, et du coup des choses dont ils ne peuvent pas forcément se rendre compte de là où ils sont. Déjà, ils ne se rendent pas compte des problématiques des élèves au sein de l’école, forcément de toutes les problématiques des élèves au sein de l’École mais encore moins sans doute les problématiques des élèves LGBTQIA+.

 

Sur votre page facebook, vous avez relayé le fait que maintenant chacun peut communiquer à l’administration le nom qu’il ou elle s’est choisi; est-ce que ça a découlé de cette discussion avec Mr Raffalli et Mme Bador ?

Stephany : En fait l’Ecole avait déjà cette procédure depuis longtemps, ils avaient déjà eu un élève transgenre -ils m’ont dit il y a 7 ans ou un truc dans le genre- et que du coup ils avaient déjà fait quelque chose de similaire à l’époque et en fait ils ont suivi cette procédure-là depuis. La seule difficulté en fait c’est que l’information n’était pas divulguée. Elle était dans leur tête quoi, ce qui n’est pas un mal mais du coup l’élève ne peut pas l’inventer!

Et effectivement la problématique qu’ils ont actuellement à propos de cette procédure -qui est maintenant une procédure obligatoire pour toutes les universités, facultés et organismes quels qu’ils soient- c’est qu’ils attendent la circulaire du Ministère de la Culture ; parce que celle qu’il y a eu jusque-là c’était de l’Enseignement supérieur, et comme l’Ecole dépend du Ministère de la Culture il faut qu’on attende cette circulaire-là pour que l’administration puisse communiquer officiellement dessus. La conséquence c’est que l’information n’est pas trouvable, et c’est pour ça qu’on leur a demandé si on pouvait divulguer l’information, la rendre accessible et plus simple ; et Mr Raffalli et Mme Bador qui étaient là à ce moment-là ont eu un regard sur ce qu’on a fait, ont approuvé et nous ont vivement encouragé à le faire.

Donc c’est pas Mauvais Genre(s) qui a tout déclenché, nous tout ce qu’on a fait c’est d’être le relais de cette information, de s’assurer que ce qu’ils avaient mis en place était satisfaisant aussi pour les étudiants, et là on essaie de voir si on ne peut pas simplifier la procédure pour rendre la chose encore plus simple et moins angoissante pour les étudiants; mais c’est des administrations donc ça bouge lentement, ça ne sera pas pour cette année. J’espère que ce sera pour l’année prochaine mais j’ai l’impression que je m’avance beaucoup. 

 

J’ai une question plus générale à propos du Sidaction, si tu voulais nous parler plus des projets que vous avez déjà ?

Stephany : Maintenant qu’on a enfin nos petits membres qui nous ont rejoint on va pouvoir se pencher sur les projets de l’année, et celui qui arrive le plus immédiatement c’est ce qu’on avait organisé l’année dernière, c’est-à-dire ce qu’on a appelé la quinzaine du Sidaction. Sur deux semaines on va répartir des événements durant lesquels on va inciter les élèves ou les personnes qui participent aux événements à faire un don pour la recherche sur le sida par le biais de l’association Sidaction.

On va partir sur à peu près la même organisation que l’on avait faite l’année dernière, c’est à dire que l’on va faire ça la dernière semaine de novembre et la première de décembre (du 25 novembre au 8 décembre) et on va avoir une conférence comme on l’avait fait l’année dernière avec Thibault Boulvain sur la représentation du sida dans l’art ; sur l’histoire du Sida dans la communauté LGBT et plus largement en fait aussi.

On va refaire un afterwork avec un dragshow, où on incitera les gens à donner -encore et toujours-. La nouveauté sera que le pôle écoute s’occupera de faire une conférence de prévention pour que les gens soient vraiment informés des pratiques à risque et comment faire pour se protéger, pcq c’est quelque chose qui n’est pas inné et qui doit se maintenir. Et on doit veiller à ce que tout le monde puisse être en sécurité.

Kevin : Si je peux me permettre, sur une note plus positive c’est aussi de dire les avancées de la recherche et les solutions possibles, parce que on vit aujourd’hui avec le Sida, ce qui n’a pas toujours été le cas.

Stephany: Et la dernière chose c’est le buffet caritatif qu’on avait fait. On ira aussi faire la quête aux portes ouvertes de l’école *rires*

Marco : pour les parents d’élèves

Stephany: Les parents d’élèves ont de l’argent !

Kevin : Ça on est pas obligé de le dire… *rires*

Stephany : Si si on peut le dire ! En tous cas certains en ont, pour deux en tous cas. Donc le buffet caritatif où on va faire comme l’année dernière : on sera là toute l’après-midi je pense, ça avait bien marché, on va acheter plein de bouffe, inciter les gens à nous aider à ramener des choses. Peut-être qu’on aura encore un gâteau licorne ! Et on incitera les gens à venir manger et à déposer ce qu’ils veulent pour le Sidaction.

Marco : Sachant qu’il y aura aussi normalement des distributions de préservatifs.

Stephany : On va essayer d’avoir des préservatifs externes et internes pour que tout le monde puisse être concerné et protégé.

Marco : et normalement le pôle blog va aussi couvrir l’événement, même si c’est un peu plus distant, avec une série d’articles liés aux thématiques de la représentativité du sida dans l’histoire, et sûrement en lien avec la conférence.

 

Et pour une petite note de fin, que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?

Stephany : Qu’est ce qu’on peut nous souhaiter pour la suite…. On se souhaite quoi ?

Kevin : Une bonne santé mentale et de l’argent.

Stephany : Un bon anniversaire ! De l’épanouissement je pense.

Kevin : Et de la bienveillance. Et le soutien des étudiants de l’École.

Stephany : Enfin on l’a en fait, mais il faut continuer à nous montrer du soutien, parce que ça fait vraiment très plaisir, et ça nous touche beaucoup à chaque fois.

Marco : Oui, que ce soit le soutien des élèves concernés ou même des alliés! Surtout des alliés, pour voir que l’on peut être aussi une porte d’information et de bienveillance pour eux, pour qu’ils puissent exprimer leur soutien, pour nous c’est important.  C’est un peu fouilli….. *rire*

Stephany : On se souhaite plein de trucs, on s’aime putain les gars !

 

Est-ce que vous voulez rajouter quelque chose ?

Marco : Allez lire le blog ! *rires*

Kevin : Leur dire qu’il faut qu’ils prennent soin d’eux, surtout à l’Ecole du Louvre, parce que c’est un milieu très oppressant ; et que du coup le pôle écoute est là pour les aider.

Marco : Ah oui et que les élèves peuvent nous contacter.

Kevin : N’importe quand et n’importe qui surtout. Et ce serait bien si tu pouvais mettre nos contacts à la fin!

LB : Oui bien sûr !

Marco : On est ouverts aux partenariats ! *rires* Et on accepte les chèques !

Stephany : On a déjà tellement de choses à faire !

Kevin : Et on te remercie !

Stephany : Merci beaucoup!

Marco : Merci !

LB : Merci à vous !

Stephany : Cool, ben je vais aller constater ce qu’ils m’ont pété là quand même !

 

Interview menée par Inès Amrani pour le compte du Louvr’Boîte

 

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DON’T GO BREAKING MY EARTH !

Nous l’avons tous vue, que ce soit par les partages sur les réseaux sociaux ou par le mail de Claire Barbillon, cette tribune du 13 mars 2019 dans Libération « Climat : après nous, pas de déluge », par le Réseau étudiant pour un patrimoine bleu – Margot Rousset, Gabrielle Carron et Romane Gorce, qui incitait tous les élèves en histoire de l’art et archéologie à aller manifester pour le climat lors de la marche des étudiants qui s’est déroulée vendredi 15 mars.

Pourtant, ce que nous voyons sur les grands médias, tels que FranceInfo et Le Monde par exemple, ce sont des articles et des images des incendies et des violences qui se sont déroulés en marge des cortèges, particulièrement lors de la marche du samedi 16 mars, où l’action des Gilets Jaunes rejoignait celle de la lutte pour le climat. Lorsque les marches pour le climat sont évoquées, c’est pour nous faire part de la panoplie des pancartes toutes aussi percutantes et humoristiques les unes que les autres, dans un diaporama bon enfant, ou quelques chiffres en titre d’un article.

Loin de vouloir casser du sucre sur le dos de tout le monde, ce que je voudrais, dans cet article, c’est vous raconter un peu comment cela s’est passé. Tout d’abord, il y a eu la manifestation de vendredi, une marche spéciale pour les étudiants. Une grève générale internationale et, d’abord, scolaire initiée par Greta Thunberg, une jeune suédoise de 16 ans. On a beau critiquer les 2000, cette femme qui avait commencé à faire la grève scolaire aux mois d’août et septembre 2018 devant le parlement suédois pour remuer les élections législatives, est devenue, comme nous le savons, l’icône des jeunes engagés pour la sauvegarde de la planète souhaitant que les dirigeants prennent des actions concrètes et immédiates pour empêcher le réchauffement climatique. Parce que nous, étudiants, jeunesse mondiale, nous avons besoin que ceux qui sont en charge de notre avenir voient plus loin que le bout de leur nez, qu’ils prévoient au-delà de leur quinquennat et qu’on prenne, une bonne fois pour toutes, la vie au sérieux.

De cette façon, à Paris, les étudiants se sont rejoints à 13h au Panthéon, afin de marcher ensemble pour réveiller les consciences endormies par leur désir de profit. Afin de faire entendre que la planète n’est pas un emballage que l’on jette après usage et que, surtout, il n’y en n’a pas d’autre (non, vraiment, même si des milliers d’exoplanètes ont été trouvées, nous n’avons pas les moyens de les atteindre avec notre technologie actuelle et il est très peu probable qu’on y arrive un jour, tout simplement aussi parce qu’il faudrait plus d’une vie pour les rejoindre : donc pour nous c’est déjà cuit et non, on n’a pas encore réussi à réveiller quelqu’un d’une cryogénie), le cortège s’est déplacé de Panthéon à Montparnasse, pour enfin rejoindre les Invalides ; en prenant soin d’éviter le Palais du Luxembourg, siège du Sénat français.

En exclusivité, le ressenti de Déborah Philippe, membre du Louvr’Boîte qui a participé à la marche des étudiants le vendredi 15 :

L.T. : “Qu’est-ce que ça fait de participer à une marche d’étudiants ?”

D.P. : “On a l’impression d’appartenir à un groupe uni pour une cause importante… Même si ce n’est pas quelque chose dont on a l’habitude, je conseille fortement d’y participer au moins une fois. Ce sont les petites choses qui forment les grandes !”

L.T. : “Comment l’après-midi s’est-elle déroulée ?”

D.P. : “Tout a commencé au Panthéon avec des « Et 1, et 2, et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité ! » pendant trois quarts d’heure (oui, les étudiants de l’école étaient trèèès en retard), slogan qui va rythmer toute la marche avec une joyeuse fanfare de cuivres, en passant par Montparnasse avant de se terminer aux Invalides”.

L.T. : “As-tu eu l’impression que les élèves d’histoire de l’art et d’archéologie avaient leur place au sein de cette marche / ont-ils été particulièrement visibles ?”

D.P. : “Évidemment qu’ils ont leur place dans cette marche ! Tout le monde est concerné. Malheureusement il n’y avait qu’une poignée d’étudiants de l’EDL, environ une vingtaine… Très vite dispersée.”

L.T. : “Y a-t-il eu des discours à la fin de la manifestation ?”

D.P. : “Malheureusement, non.”

L.T. : “Quelle sera la prochaine action des étudiants pour le climat ?”

D.P. : “Chaque vendredi, on attend du monde !”

L.T. : “Quelle a été la pancarte/la punchline qui t’a le plus marquée ?”

D.P. : “Une pancarte assez triste sur Ariel, la petite sirène, étouffée par le plastique (âmes sensibles s’abstenir). Quant à la punchline, rien de mieux que le fameux « J’ai pas la thune pour aller vivre sur la lune ».

Concernant la marche de samedi : la tension planait au-dessus de nos têtes. Bien que la marche soit, somme toute, agréable et joyeuse, comme plusieurs de vos camarades du Louvr’Boîte l’ont ressenti, je ne cessais, personnellement, de me faire harceler de notifications FranceInfo sur les incendies des restaurants et boutiques de luxe. Toutefois, il était souvent écrit au dos des Gilets Jaunes « manifestation non violente » et nombreux étaient ceux qui brandissaient leurs écriteaux : « fin du monde, fin du mois, même combat ». Des intervenants des GJ comme on les surnomme, se sont présentés sur la scène, vers 17h sur la Place de la République, afin de rappeler que cette journée, encore une fois, était dédiée à la vie, qu’il s’agisse de la nôtre, de ceux dans le besoin, ou de ceux dont l’État pense encore trop souvent que leur vie ne compte pas, comme l’a rappelé avec émotion la sœur d’Adama Traoré (victime de violences policières en 2016, jugé comme un non-lieu).

Le cortège de ce samedi pour la Marche du Siècle s’est rassemblé entre 14h et 15h Place de l’Opéra et a tracé son chemin jusqu’à la Place de la République. Bien que de nombreuses branches se soient éparpillées dans les rues voisines, c’est à cet endroit que tous se sont rejoints, chantant, dansant, brandissant les punchlines plus ou moins raffinées. « Moi j’y suis arrivée vers 14h. D’abord je suis sortie du métro à Opéra, la rame de métro entière est sortie à cette station. Ensuite, la place était tellement bondée qu’on avait du mal à monter les marches de la bouche de métro », nous rapporte Salomé Moulain, membre du triumvirat du Louvr’Boîte. Malheureusement, ni elle ni moi n’avons pu retrouver les membres de l’EDL partis en crew depuis l’école ; une équipée rassemblée par le club de Mens Sana avait également organisé un atelier de création de pancartes. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne fallait pas être agoraphobe : à République, la foule se rassemblait autour des stands de nourriture, mis en place par les bénévoles des diverses associations organisant la marche et devant la scène où, vers 17h les prises de paroles se sont succédées ; laissant place à des GJ, à des représentants d’associations engagées pour le climat (Les Amis de la Terre), quatre jeunes engagés pour cette marche qui avaient préparé un beau texte sur leurs revendications et les solutions à mettre en place, dont la rhétorique était bien rodée. Enfin, bien sûr, les membres des quatre associations (Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France) qui avaient décidé d’attaquer l’État français en justice face à son inaction pour le climat avec la campagne et la pétition « L’Affaire du siècle », qui ont déposé un « recours en plein contentieux » devant le Tribunal Administratif de Paris en ce mois de mars 2019. Nous avons essayé tant bien que mal de faire un « clap » pour le climat sans s’assommer les uns les autres et de sauter sur place, requinqués par les concerts offerts à la communauté.

          On nous a rappelé que les actions continueraient les prochains vendredis pour la marche des étudiants et qu’une autre grève générale, une « action de désobéissance civile non violente » était prévue pour le 19 avril, sans que l’on sache vraiment ce que cela signifie : il faut remplir un formulaire pour bénéficier de futures informations.

          Camarades de classe, professeurs, professionnels, on espère que ces actions vous font prendre conscience de l’ampleur de la crise pour le climat, que nous, étudiants en histoire de l’art et archéologie, nous essayons de connaître et de comprendre les cultures afin, non pas de nous cultiver nous-mêmes, mais de les partager, non seulement avec nos contemporains, mais aussi de les transmettre à nos successeurs sur cette planète : car disons-le « Un et deux et trois degrés / C’est un crime / Contre l’humanité ».

Lise THIÉRION

Interview – Boy Racer : Un projet musical en pleine croissance dirigé par Gautier Roques, représentant de l’électro-pop parisienne

 

Boy Racer

© Nine David

Ce 22 novembre, l’équipe du Louvr’Boîte a rencontré Gautier Roques, artiste à l’origine du projet Boy Racer.

 

  • Tout d’abord, pourriez-vous vous présenter simplement, en quelques mots ?

Boy Racer est un projet solo, de pop (pour rester large, le terme de « pop » voulant à la fois tout et rien dire), où je compose et j’écris. Je fais souvent chanter des filles sur mes morceaux pour y ajouter un petit truc en plus, car j’aime beaucoup les voix féminines. Le projet total est assez difficile à décrire en quelques mots, mais le meilleur résumé est sûrement de dire que c’est de la musique pop, avec des filles.

 

  • Pourquoi le nom Boy Racer ?

J’ai trouvé ce nom à l’époque où je voulais me lancer dans la musique en solo. J’étais en concours blanc de philo en hypokhâgne quand j’ai eu la révélation. Il y a un morceau du groupe Metronomy dont le titre est « Boy racers » : j’ai donc repris ce nom, en le mettant au singulier, pour mon projet.

 

  • Travaillez-vous seul ou en groupe, en ce qui concerne la composition, l’écriture, puis sur scène ?

Je fais vraiment tout tout seul en amont en termes de composition, mais je travaille parfois avec les filles pour l’écriture des textes. Ensuite, pour le live, j’arrange le maximum auparavant mais les autres musiciens avec qui je joue (batteur, claviériste entre autres) sont tous des supers musiciens, et ont de meilleures idées que moi en ce qui concerne leurs instruments respectifs.
Tout prend ensuite bien forme en répétition, et pendant le live nous sommes cinq sur scène.

 

  • Depuis quand pratiquez-vous la musique concrètement ?

Personnellement, je pratique la musique depuis très longtemps : j’ai commencé vers mes quatre ou cinq ans, en pianotant un peu sur les instruments de mes parents, puis je me suis mis au violon pendant un an. Ensuite je me suis mis à la basse, qui est l’instrument que je pratique principalement depuis douze ou treize ans maintenant.
J’ai aussi commencé à composer assez jeune, j’aimais déjà bien ça, et c’est toujours ce qui m’intéresse le plus : je faisais des petits morceaux sur GarageBand sur l’IPad, vers la fin de collège-début lycée.
C’est après ça que c’est devenu plus sérieux, j’ai fait partie de plusieurs groupes où je n’avais plus vraiment mon mot à dire. C’est ce qui m’a alors poussé à faire des musiques tout seul car je voulais pouvoir faire ce que je voulais. Je porte ce projet solo depuis deux ans maintenant.

 

  • Votre genre musical est bien particulier. Pourriez-vous le définir assez simplement ?

C’est très difficile de définir un genre, c’est sûrement la question la plus dure pour moi, et pour les artistes en général, d’ailleurs. Ça peut nous mettre dans une case dans laquelle on n’a pas forcément envie d’être. Moi je m’en fiche un peu à vrai dire, on pourrait dire pop, parce que c’est très large encore une fois, voire définir ça comme de l’électro–pop, car il y a le côté très moderne qui est présent. On peut même dire électro-pop française, voire parisienne si on prend en compte le côté très épuré de la musique. Et ça correspond, parce que même si ça reste très restreint comme dénomination, tous les musiciens, même ne venant pas de Paris, y viennent forcément pour y développer leur musique.

 

  • Qu’est-ce qui vous a vraiment poussé à vous lancer en solo ?
    Et comment avez-vous évolué jusqu’à faire ce que vous faites aujourd’hui ?

J’aime bien tout contrôler. Et quand tu fais partie d’un groupe, c’est impossible, tu dois toujours te plier à ce que les autres veulent que tu fasses etc. C’est aussi difficile de se confronter à l’égo des musiciens (des guitaristes par exemple), tu ne peux pas leur demander de modifier ce qu’ils font, ou de jouer moins. Je me suis donc dit : autant se lancer seul. Tu contrôles tout, et c’est tant mieux.
Tu décides de tout, mais sans être trop autoritaire non plus et que les autres n’aient rien à dire, au contraire. Plus j’avance, plus je rencontre des gens qui sont tellement talentueux que tu te tais et tu prêtes attention à ce qu’ils ont à te proposer, et c’est aussi ça qui est vraiment cool. Tu sais que les gens sont meilleurs que toi, donc forcément tu écoutes, et c’est le cas aussi avec des gens qui ne sont pas forcément musiciens.
L’avantage est surtout sur le contrôle de la chose, où tu peux te mettre plus en recul, même si ça reste ton truc. Tu peux mettre cette distance justement parce que tu sais que les gens sont compétents et que tu n’as pas de souci à te faire, et ça peut même t’enlever une part du travail.

 

  • Y-a-t-il eu des obstacles à ce parcours ?

Ben, au début, je faisais de la merde, donc c’est forcément le plus gros obstacle. Maintenant, je trouve que ça se passe plutôt bien. Il n’y a pas eu de gros obstacle, j’arrive à peu près à tenir mes objectifs. Après, aujourd’hui, je pense que le plus gros obstacle auquel je suis confronté c’est de passer du niveau où je fais tout tout seul dans ma chambre, à celui où je vais signer quelque part, avoir une grosse distribution, changer d’échelle. Là, je suis arrivé aux limites du développement du système tout seul, ça commence à bien tourner. Boy Racer a joué mardi aux Étoiles, on a trois dates en décembre, donc c’est trop cool. Mais on en veut toujours plus, on pense à une tournée en France, une tournée européenne, on voit très loin. Je pense qu’à force, le plus gros obstacle dans tout ça, c’est l’argent, forcément, et les contacts, qui peuvent te donner de la visibilité, etc.
Les contraintes que je peux avoir sont surtout pratiques, le jour où tu as des contraintes artistiques c’est là où il faut se remettre en question. Je trouve ça justement bon signe d’avoir ces obstacles-là, qui sont totalement indépendants de moi (même si je pourrais travailler à les diminuer, m’arranger pour gagner plus d’argent et donc avoir plus de moyens par exemple), donc globalement je trouve que j’ai de la chance.

 

  • Quels sont les artistes que vous écoutez le plus, vos influences musicales ?
    Vous intéressez-vous à d’autres artistes appartenant au même genre musical que vous, ou au contraire préférez-vous vous pencher sur autre chose ?

Personnellement, j’écoute vraiment de tout, comme tout le monde. Pour ce qui est de Boy Racer, j’ai vraiment des influences récurrentes, j’en cite souvent trois ou quatre. Il y a Air, Gainsbourg, Metronomy, surtout. Pour voir plus large il y a aussi LCD Soundsystem, même si ça se voit moins dans ma musique. J’ai eu aussi un parcours et un background jazz en conservatoire, ça se ressent plus en live ça pour le coup, où il y a des moments qui sont carrément jazz. Pour l’instant ça se prête moins à la musique en studio, parce que faire du jazz sans rien, sans vraie batterie, c’est moche, donc on verra peut-être plus tard pour le faire.
Après il y a Arcade Fire qui est une grosse inspiration, Pink Floyd forcément parce que j’écoute ça depuis super longtemps, et Sébastien Tellier aussi.

 

  • Un modèle ou mentor dans le domaine ?

Le modèle suprême dans l’écriture, c’est Gainsbourg évidemment, mais il reste inatteignable. J’admire énormément Metronomy pour ce qui est de la composition, et surtout l’album « The English Riviera » qui est, je trouve, parfait. La musique que je veux faire peut vraiment se définir par ça. Parfois, j’ai tendance à faire un peu du copié-collé de ce qu’ils font, c’est un peu dur de s’en détacher. Pareil pour Air, dans le côté électronique avec des vrais instruments, analogique et très planant, (qui se retrouve avec les synthés) et que j’aime beaucoup ajouter dans ma musique.
Il y a les Beatles aussi, pour le fait de pouvoir tout faire, parce qu’ils ont tout fait et eux ils ont tout bien fait. Et là je ne suis pas du tout dans la comparaison, c’est purement un idéal.

 

  • Vous avez parlé de synthé, de batterie, de basse. Quel est l’instrument privilégié dans vos morceaux, et quels sont ceux que vous pratiquez ?

J’essaie de ne rien privilégier, c’est plus mon niveau dans chaque instrument qui fait qu’il sera privilégié par rapport à un autre. C’est sûr que la basse est souvent ce qu’on retient de mes morceaux et dont on me parle le plus, parce que mon niveau en basse est vraiment au-dessus de celui dans les autres instruments desquels je joue. Dans l’idéal, j’aimerais bien jouer de tout et de la même manière, même si j’ai plus d’affinités avec la basse ou les synthés. Le problème avec les synthés c’est aussi que ça vaut extrêmement cher, donc on fait avec ce qu’on a et c’est parfois dur de faire ce qu’on a en tête quand tu vois que celui que tu voudrais avoir vaut 15.000 euros. Donc tu te ravises et tu mets autre chose.
Après ça dépend vraiment de ce que je veux faire comme morceau, ça vient naturellement. Tu commences un truc, tu vois que c’est un peu plus rock, c’est la guitare qui est plus présente. Si tu veux un truc plus électro, là c’est le synthé, et un peu plus groove, c’est la basse. Le seul problème reste la batterie, parce que je n’ai pas de moyens d’enregistrer une vraie batterie, parce que ça vaut très cher, c’est ce qui est le plus mis de côté pour l’instant mais que je compte bien ramener vers le devant plus tard.

 

  • Musique électronique : quel est le processus de fabrication des morceaux ? En live ?
    Comment se passe le processus de création en général ?

Il n’y a pas de processus de création, pas de recette. Il y a des morceaux que tu peux créer en quelques heures seulement, ou bien en six mois. Il n’y a pas d’ordre dans la composition non plus, je ne commence pas forcément par la basse ou autre. Tout dépend de si je trouve une ligne de basse en premier et que je tourne autour ensuite, ou un rythme avec une boîte à rythme et que je commence à créer autour de ça.
Pour le live, c’est différent comme les morceaux sont déjà écrits. On essaye de les penser live, et de penser aussi la contrainte : on n’est que trois musiciens sur scène, il y a aussi les chanteuses dont une des deux qui fait de la clarinette. Mais donc je ne suis pas tout seul dans ma chambre à pouvoir enregistrer et réenregistrer autant de fois que je veux, faire plein de pistes différentes. Il faut vraiment rééquilibrer le truc, et c’est un côté auquel je ne pense pas forcément quand je compose, je ne pense pas forcément à la façon dont ça sonne en live.

D’autant plus que je privilégie quand même le côté studio au côté live pour l’instant. Après on s’en sort toujours, comme les mecs sont vraiment calés, ils proposent toujours de faire telle chose ou telle chose, et de simplifier pour que ça puisse passer. Et on a ce côté électronique en live, avec mon synthé, le clavier aussi, le batteur a maintenant un SPD (pad échantillonneur pour enregistrer et sampler les percussions, NDLR) donc on peut mixer batterie et pad.
On garde donc ce côté électro, mais aussi un peu jazz, un peu funk/disco avec la basse qui reste assez présente et le chant rend tout ça pop : c’est un gros mélange de tout ça en live, plus que dans ma musique en studio.

  • Donnez-vous régulièrement des concerts, si oui dans quels lieux en particulier ?

Je commence à vraiment tourner depuis la rentrée. Ma première grosse salle, je l’ai faite cet été, au Hasard Ludique, après j’ai fait L’Alimentation Générale début septembre, le Pop In en octobre, on a fait le P7 (dans le 13e) une semaine après, on a joué aux Étoiles en novembre et on joue à L’International le 12 décembre. Ensuite on jouera donc le 18 décembre au 1999. Et on clôturera l’année au Supersonic le 28 décembre. Et c’est ça qui est super cool, ce ne sont que des salles qui sont top, et il y a ne serait-ce qu’un an, je n’aurais jamais pensé pouvoir jouer là dès maintenant. L’évolution est allée super vite, on s’est mis d’un coup à jouer dans des grosses salles.

 

  • Préférez-vous vous consacrer à la scène ou à l’enregistrement ?

Le live est super bien parce qu’il y a le public, c’est super cool parce qu’on se fait applaudir etc., tu joues avec les gens, il y a une énergie particulière. Ça fait aussi beaucoup de bien à l’ego. Mais mon truc c’est vraiment de composer, j’aime beaucoup ça, galérer et chercher un son pendant super longtemps, bidouiller les boutons, trouver le bon accord qui va au bon endroit, c’est vraiment plus mon truc. Même si je reconnais que le live, c’est trop bien.
En fait, l’idéal c’est vraiment ce cheminement : passer des heures en studio, faire ton morceau, et puis le jouer en live. A la fin de ça, t’es trop content.

 

  • Et justement, quels sont vos projets à venir ? EP, LP, album ?

J’ai un clip qui devrait sortir mi-décembre. Et là j’ai presque fini mon deuxième EP… mais pas de date de sortie officielle pour l’instant, je ne peux rien vous dire. Mais on jouera deux des morceaux de l’EP au concert ! En avant-première, c’est la première fois qu’on les jouera.
L’EP, que j’ai juste fini cette semaine, est vraiment différent du premier. Les Filles et la Mer était vraiment un coup d’essai, et quand je prends du recul maintenant dessus, je me dis qu’il aurait pu être mieux quand même.
C’était il n’y a même pas un an, mais il n’y avait pas les mêmes savoirs dans la composition déjà, et pas les mêmes moyens mis en œuvre. Là j’ai pris beaucoup plus de temps à le faire, et même s’il ne s’agit que de quatre morceaux, il est plus riche. Les thèmes ont changé aussi, bon, ça parle de cul du début à la fin. Il y a bien sûr Gainsbourg dans l’idée, mais c’est plus électro dans le genre (il y a un morceau, on dirait une BO de film de cul des années 70, avec une grosse ligne de basse, le saxophone), enfin c’est à peu près l’idée de cet EP-là. Il arrivera vers début 2019.

 

Par cette interview, le Louvr’boîte souhaite vous faire découvrir les artistes présents lors de la soirée de Noël à laquelle le BDE de l’Ecole du Louvre vous convie.
Merci à Gautier pour sa disponibilité.
Parce qu’il est aussi important de promouvoir, avec cette nouvelle scène française, la culture vivante qui nous entoure. Alors, bonne écoute !

 

Jeanne SPRIET

Interview de Paul Perrin

Paul Perrin est actuellement conservateur des peintures au musée d’Orsay, et ce depuis juillet 2014. Il a été plusieurs fois stagiaire dans des musées, en France, mais aussi à l’étranger comme à New York ou Chicago. Il a également été guide-conférencier au château de Versailles, ainsi que chargé de TDO à l’École du Louvre dans le domaine du XIXe siècle.

Avant cela, il est passé par les deux premiers cycles de l’École du Louvre et par le concours de l’INP. Il apparaît comme un conservateur assez jeune (de 30 ans) et moderne dans les médias et sur les réseaux sociaux.


Son parcours :

Tristan Fourmy : Pour commencer, qu’avez-vous fait avant l’École du Louvre ? 

Paul Perrin : J’ai déménagé plusieurs fois quand j’étais jeune. J’ai été au lycée Le Corbusier à Poissy, et ai passé un bac Littéraire option art plastique.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de suivre vos études dans l’histoire de l’art ?

Depuis longtemps je voulais travailler dans le domaine des films d’animation, de la bande dessinée ou de l’illustration, je m’étais inscrit dans une classe prépa après le bac pour passer le concours de l’école des Gobelins. J’ai découvert l’histoire de l’art assez tard, grâce à  un excellent professeur d’art plastique, et ai décidé seulement en terminale de poursuivre dans ce domaine, non pas faire mais apprendre et comprendre. J’ai passé le test probatoire de l’école du Louvre et, comme je l’ai eu, j’ai renoncé à la classe préparatoire !

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Interview de Muséonaute

Si vous ne la connaissez pas encore, courez devant votre ordinateur, connectez-vous sur la Toile, et regardez les vidéos de la chaine Muséonaute. Chloé et Guillaume sont deux étudiants de l’Ecole du Louvre récemment lancés dans la grande aventure Youtube. Ils ont accepté de répondre à nos questions, sans jamais se départir de leur humour et de leur bonne humeur.

Bonjour Muséonaute !
Guillaume : Bonjour !
Chloé : Bonjour !

Avant de commencer avec des questions un peu difficiles qui risquent de vous mettre dans l’embarras, pourriez vous-vous présenter, me dire qui vous êtes ?
C : Vas y Guillaume, commence.
G : Non non non vas y toi.
C : Honneur à toi.
G : Moi je sais pas me présenter [chloé rit].
C : Ça commence déjà très très bien !
G : Moi c’est Guillaume.
C : Bonjour Guillaume, bienvenue aux alcooliques anonymes.
G : J’ai arrêté de boire depuis 3 ans… depuis trois heures plutôt… Donc je suis en troisième année à l’Ecole du Louvre. Je suis en spécialité XIXe et XXe siècle, donc j’ai deux spécialités. Quoi d’autre dans la vie ? Je fais des vidéos sur Youtube. J’ai fait une année d’anglais, fac tranquillou, pour me mettre bien. Voilà à toi Chloé.
C : ALORS bah moi c’est Chloé je suis aussi en spécialité XIXe…
G : Enfin t’as fini.
C : Oui j’ai fini. J’étais en spécialité XIXe mais je suis toujours en troisième année parce que j’ai eu la chance et le bonheur extrêmes de redoubler. Je suis arrivée à l’école directement en sortant du bac parce que la licence d’anglais… c’est pour les nuls !
G : Grave mais totalement, j’assume !
C : Voilà, et je fais des vidéos sur l’internet.
G : L’internet mon-dial-euh.
C : C’est ça.

Maintenant que tout le monde se connait bien, parlons de la manière dont se déroulent vos émissions, Muséonaute. Tout d’abord, comment se passent vos enregistrements et quel matériel utilisez-vous ?
G : Au niveau du tournage on écrit déjà, c’est de longueur variable, ensuite on se fixe une date pour tourner, et ça dure quoi..?
C : Trois, quatre heures.
G : Oui, trois heures de tournage un truc comme ça… pour dix minutes de vidéo.
C : Après, pour le matériel on a un vieil appareil photo Lumix à moi qui est vieux et pas efficace…
G : … Qui fait le taf.
C : … Oui, il fait à peu près le taf.
G : On a aussi investi dans un micro ZOOM H2N et qui fait très bien son taf aussi
C : En fait, quand on a commencé on a regardé les vidéos de notre ami TomSka, un youtuber anglais qui parle de l’importance du son par rapport à l’image. Il fait une vidéo où il donne des conseils à ceux qui veulent se lancer sur Youtube et il explique que, quitte à investir dans quelque chose, il vaut mieux avoir un bon son qu’une bonne image. Du coup on tourne avec un appareil photo nul mais on a investi d’office dans l’enregistreur portable parce qu’on ne voulait pas que ce soit désagréable et horrible.
G : Du coup on tourne et on fait des prises, on fait des plans, on fait des prises, on refait des prises. [rires] Puis on commence le montage et c’est la joie.

De quelle vidéo parliez-vous tout à l’heure ?
C : La vidéo c’est How to Youtube, une sorte de tuto géant où il parle de plein d’aspects différents, visuels, la technique, la comm’, c’est un peu une mine d’infos. On avait aussi regardé la vidéo d’Antoine Daniel  : 20 conseils pour youtubers, qui s’inspire en partie de la vidéo de TomSka, et c’est un peu un complément. On avait pris des notes et essayé de réfléchir à partir de ça.
G : Après chaque youtuber a aussi sa vision de quels bons côtés il faut avoir dans ses vidéos. Donc on a aussi fait le tri. On insiste beaucoup sur certains aspects et d’autres beaucoup moins. C’est dur de tout faire aussi.

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